Le conseil d'administration de Pôle Emploi n'a pas pu décider jeudi, faute de consensus, d'un nouveau dispositif d'allocation pour les chômeurs en formation arrivés en fin de droits, reportant la décision au 11 avril, a indiqué à l'AFP le directeur général de Pôle emploi, Christian Charpy.
"On n'a pas pu prendre de décision lors de ce conseil, le consensus n'est pas encore réuni" et il a été "préférable de reporter" la décision à un prochain conseil d'administration le 11 avril, pour "clarifier les points incertains", a souligné M. Charpy.
L'ancienne allocation pour ces demandeurs d'emploi en formation (Afdef), financée à parité par l'Etat et les partenaires sociaux - concernant quelques dizaines de milliers de personnes - n'est plus attribuée depuis le 1er janvier. Elle perdure seulement pour ceux dont les droits avaient été ouverts avant cette date.
La mise en place d'un nouveau système, appelé R2F (rémunération de fin de formation), a achoppé jeudi à la fois sur un désaccord sur le "montant de l'allocation" et d'incertitude sur l'organisme qui, du côté des partenaires sociaux, s'engageait à co-financer - le Fonds de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP) ou l'Unedic-, a souligné M. Charpy.
L'Etat propose une allocation forfaitaire "du même niveau que ce qu'on accorde aux chômeurs non indemnisés qui entrent en formation, soit 652 euros par mois", a précisé le patron de Pôle emploi qui reconnaît que c'est moins avantageux que le dispositif précédent, mais "mieux qu'aujourd'hui où il n'y a rien".
Mais, souligne Gabrielle Simon, qui participait au conseil d'administration pour la CFTC, la demande des syndicats est "le maintien de l'allocation au même niveau" que l'ex-Afdef. Pour elle, "652 euros ça pose un problème, c'est pas beaucoup, ça ne permet pas de vivre".
Laurent Berger de la CFDT qualifie aussi la proposition de l'Etat d'"inacceptable". "Depuis le début de l'année, de nombreux demandeurs d'emploi hésitent à s'inscrire dans une formation longue, de peur de se retrouver sans ressources", souligne-t-il dans un communiqué.
Selon lui, "les perspectives d'emploi à moyen terme nécessitent la qualification et la reconversion de nombreux salariés et chômeurs". Le responsable cédédiste prône "une mise à plat des multiples dispositifs" pour "rendre la formation des demandeurs d'emploi plus efficace".