
Après la décision de l’ONU dans la nuit d’organiser des opérations militaires en Libye, et notamment d’y organiser un espace d’exclusion aérien, le ministre des affaires étrangères de Libye a fait part de sa décision d’un cessez le feu immédiat.
« Un coup de bluff »
Une décision qui tombe à pic, à l’orée des frappes aériennes prévues par les pays membre de l’ONU. Pour les rebelles, ce volte-face n’est qu’un « coup de bluff ». Pour Khalifa Heftir, le commandant des insurgés, « le monde entier sait que Mouammar Kadhafi est un menteur. Lui, ses fils et sa famille, et tous ceux qui sont avec lui sont des menteurs ». Difficile pour le colonel de faire passer la pilule, après avoir juré devant les caméras du monde entier de « transformer en enfer la vie » de ceux qui s’en prendraient à son pays. Ainsi, le président espagnol Luis Zapatero Rodriguez a annoncé que « la communauté internationale ne va pas se laisser tromper et va vérifier par tous les moyens l’application stricte » de la résolution prise par l’ONU dans la soirée de jeudi. Le clan Kadhafi n’a plus qu’à déposer les armes.
Les paroles s’envolent mais les combats restent
A Ajdabiya, dans l’est de la Libye, la lutte continue. Malgré l’annonce de la fin de la guerre civile, les forces gouvernementales font progresser leurs troupes vers Benghazi, fief des rebelles. La réponse internationale a été immédiate : l’Italie s’est déclarée prête à mettre à disposition ses bases militaires, tandis que le Canada a envoyé des avions de chasse pour participer à la création d’une zone d’exclusion militaire. Pendant ce temps, à Misrata, les bombardements continuaient, causant la mort de 25 personnes, dont plusieurs enfants. « La situation évolue rapidement. Nous n'allons pas nous laisser impressionner par des mots. Il nous faut voir des actes sur le terrain » a prévenu la secrétaire d’Etat aux Etats-Unis, Hilary Clinton.
Théo Garcin