Le numéro un de la CGT, Bernard Thibault, a souhaité lundi que les nouvelles négociations prévues mardi sur la pénibilité dans la manutention portuaire cette semaine permettent de résoudre le conflit qui perturbe fortement l'activité dans les ports depuis le début de l'année.
"J'espère" que les négociations "permettront d'éviter la poursuite du conflit", a déclaré à France Info M. Thibault, en précisant qu'il incomberait "aux représentants des branches concernées" de décider de la suite.
"Il est dommage que l'on ait dû avoir recours à la grève pour être entendu sur le non respect de la parole donnée", a poursuivi le dirigeant syndical.
Mais "cette alerte aurait pu être évitée si les pouvoirs publics avaient respecté leur parole s'agissant d'un accord négocié pour faire reconnaître la pénibilité" et les départs à la retraite dans les ports, a-t-il ajouté.
Syndicats et patronat étaient arrivés en octobre à un projet d'accord âprement négocié, que le gouvernement a souhaité revoir après le vote de la réforme des retraites.
Le responsable syndical a insisté sur la nécessaire prise en compte de la pénibilité du travail portuaire, même bien payé et aux 35 heures: "Dès lors que l'on travaille en continu, avec des horaires décalés, 365 jours sur 365, cela participe des travaux pénibles", qui ont "des incidences sur la santé", a-t-il dit invoquant les enquêtes officielles à ce sujet.
Bernard Thibault a indiqué que la CGT comptait faire du 28 avril, journée mondiale des accidents du travail et maladies professionnelles, "une grande journée de reconnaissance des travaux pénibles sur le plan interprofessionnel".
Après l'annonce de l'ouverture de nouvelles discussions, la CGT a suspendu jeudi dernier "l'intégralité des actions engagées depuis le 3 janvier", mais le syndicat a prévenu qu'elles pourraient reprendre dès le 18 février en cas de constat d'échec.
Depuis janvier, dockers puis grutiers et portiqueurs ont fait grève à tour de rôle du vendredi au lundi, à l'appel de la très majoritaire CGT des ports et docks et de Force ouvrière.