Le gouvernement italien a adopté mercredi une série de mesures pour tenter de relancer la croissance économique en particulier à travers des modifications de la Constitution, a annoncé le chef du gouvernement Silvio Berlusconi.
"Cette nouvelle phase de l'activité du gouvernement est marquée par des mesures destinées à la relance de l'économie, à la croissance et au développement", a déclaré M. Berlusconi.
Alors qu'il est empêtré dans l'affaire "Rubygate" où il est accusé de recours à la prostitution de mineure et d'abus de fonction et pour laquelle le parquet de Milan a demandé mercredi son jugement immédiat, le Cavaliere avait annoncé il y a deux semaines sa volonté de donner un "coup de cravache" à la croissance pour la porter à 3 ou 4% en cinq ans contre environ 1% actuellement.
Il s'est dit convaincu mercredi que le pays pourrait parvenir à un "minimum" de 1,5% de croissance cette année alors que le gouvernement avait revu en baisse en septembre sa prévision à 1,3%, ce qui est encore trop optimiste pour la Banque d'Italie qui mise sur environ 1%.
Afin de relancer la croissance, M. Berlusconi veut réformer les articles 41 et 118 de la Constitution pour affirmer la liberté d'entreprendre ou l'article 97 pour garantir l'avancement dans la fonction publique sur la base du mérite.
Une modification de la Constitution représente une procédure législative longue et compliquée qui requiert plusieurs passages devant le Parlement.
"Nous poussons pour obtenir une accélération des travaux publics", a en outre affirmé M. Berlusconi qui souhaite aussi relancer un plan de 2009 facilitant les rénovations de logements.
"Economie, un coup de pouce à coût zéro", ironisait mercredi le quotidien La Repubblica (gauche), évoquant le fait que les mesures prévues par le gouvernement ne prévoient pas de nouvelles dépenses.
Etant donné l'état des finances publiques, le ministre de l'Economie et des Finances, Giulio Tremonti, avait donné son accord à la seule condition que ces mesures n'aggravent pas le déficit.
"Un plan qui se veut sérieux doit être structuré et accepté là où ça compte vraiment", a souligné le ministre en évoquant "le FMI, l'ocde et la Commission européenne".
Le gouvernement entend aussi accélérer la mise en oeuvre du plan pour le sud défavorisé, annoncé fin 2010, adopter des mesures d'incitation fiscale pour les créations d'entreprises et réorganiser globalement les dispositifs d'aides aux entreprises pour les simplifier et les améliorer.
La "patronne des patrons" italiens, Emma Marcegaglia, qui a dénoncé récemment la paralysie du gouvernement, a jugé "positif" qu'il se concentre sur la croissance tout en regrettant que l'impact immédiat de ces mesures soit "limité".
Le Cavaliere avait proposé à l'opposition de gauche d'oeuvrer avec lui pour relancer la croissance, mais celle-ci l'avait renvoyé dans les cordes, l'accusant de vouloir faire diversion par rapport au "Rubygate", en énumérant des mesures déjà annoncées.
"Le Parlement est paralysé par l'incapacité du gouvernement à proposer des mesures concrètes de soutien à l'économie et Berlusconi annonce pour la énième fois ses réformes, pour la énième fois le plan pour le sud", a dénoncé Marina Sereni, vice-présidente du Parti démocrate.