Le nombre des chômeurs en Espagne a remonté en janvier, de 3,19% sur un mois, après la baisse légère observée en décembre (-0,25%), pour s'établir à 4,231 millions de personnes, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail.
"Il s'agit d'un mauvais chiffre", a reconnu la secrétaire d'Etat à l'Emploi, Mari Luz Rodriguez, alors que l'Espagne affiche le taux de chômage le plus élevé des pays industrialisés, au-dessus des 20%.
L'Espagne comptait en janvier 130.930 chômeurs de plus qu'en décembre, selon un communiqué du ministère du Travail, qui ne fournit pas de taux de chômage avec ces statistiques.
Le taux de chômage est, lui, fourni une fois par trimestre par l'Institut national de la statistique (Ine) qui utilise une méthode de calcul différente. D'après les derniers chiffres disponibles de l'Ine, le taux de chômage a atteint 20,33% au 4e trimestre 2010, le plus haut depuis 1997.
Selon le ministère du Travail, le nombre de sans-emploi a progressé en janvier de 4,51% en un an, ou encore de 182.510 personnes.
La secrétaire d'Etat à l'emploi a souligné que 80% de la hausse de janvier provient du secteur des services.
Par secteurs d'activité, le chômage a augmenté de 1,81% dans l'agriculture en janvier par rapport à décembre, de 1,68% dans l'industrie, de 0,70% dans la construction et de 4,43% dans les services.
Le nombre des moins de 25 ans au chômage a progressé de 3,25% sur un mois.
Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, avait indiqué lundi qu'il espérait une reprise "modérée" de l'emploi à partir du second semestre, puis une reprise à un rythme plus soutenu en 2012.
Mais "cela va être dur de réduire le taux de chômage", avait-il souligné, compte tenu du fait que depuis le début de la crise "plus de deux millions d'emplois ont été détruits dont 70% en relation avec la construction".
Le chômage espagnol n'a quasiment pas cessé de grimper depuis l'été 2007, quand il avait atteint un plancher historique à 7,95%.
Frappée par la crise et l'éclatement de sa bulle immobilière, l'Espagne est entrée en récession fin 2008 et n'en sort que timidement, avec une croissance nulle au troisième trimestre.
Son taux de chômage est deux fois supérieur à la moyenne dans l'Union européenne et dans l'ensemble des pays de l'OCDE.