Le nombre de chômeurs en Espagne est remonté en janvier, de 3,19% sur un mois, à 4,231 millions, après la baisse légère observée en décembre (-0,25%), un "mauvais chiffre", a admis le gouvernement qui espère créer 50.000 à 100.000 emplois cette année.
Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, a assuré devant la presse qu'il ne se "résignait" pas face à ces "mauvais" chiffres, alors que l'Espagne affiche le taux de chômage le plus élevé des pays industrialisés, au-dessus des 20%.
M. Zapatero a cité en exemple de la volonté du gouvernement le pacte social signé mercredi avec les syndicats et le patronat, notamment pour faciliter le retour des chômeurs sur le marché du travail.
La ministre de l'Economie, Elena Salgado, a de son côté assuré que "50.000 à 100.000 emplois seront créés cette année" grâce à une reprise économique à partir du second semestre, dans une interview à la radio Onda Cero.
L'Espagne comptait en janvier 4,231 millions de chômeurs, soit 130.930 de plus qu'en décembre, selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail, qui ne fournit pas de taux de chômage.
Ce taux est fourni une fois par trimestre par l'Institut national de la statistique (Ine) qui utilise une méthode de calcul différente. D'après les derniers chiffres de l'Ine, le taux de chômage a atteint 20,33% au 4e trimestre 2010, le plus haut depuis 1997.
Selon le ministère du Travail, le nombre de sans emploi a progressé en janvier de 4,51% en un an, ou encore de 182.510 personnes.
La secrétaire d'Etat à l'Emploi, Mari Luz Rodriguez, a souligné que 80% de la hausse de janvier provenait du secteur des services.
Par secteurs d'activité, le chômage a augmenté de 1,81% dans l'agriculture en janvier par rapport à décembre, de 1,68% dans l'industrie, de 0,70% dans la construction et de 4,43% dans les services.
Le nombre des moins de 25 ans au chômage a progressé de 3,25% sur un mois.
M. Zapatero avait indiqué lundi qu'il espérait une reprise "modérée" de l'emploi à partir du second semestre, puis une reprise à un rythme plus soutenu en 2012.
Mais "cela va être dur de réduire le taux de chômage", avait-il souligné, compte tenu du fait que depuis le début de la crise "plus de deux millions d'emplois ont été détruits dont 70% en relation avec la construction".
Le chômage espagnol n'a quasiment pas cessé de grimper depuis l'été 2007, quand il avait atteint un plancher historique à 7,95%.
Frappée par la crise et l'éclatement de sa bulle immobilière, l'Espagne est entrée en récession fin 2008 et n'en sort que timidement, avec une croissance nulle au troisième trimestre.
Son taux de chômage est deux fois supérieur à la moyenne dans l'Union européenne et dans l'ensemble des pays de l'OCDE.