La CGT des ports et docks a affirmé mardi, avant une réunion avec le patronat sur la pénibilité, qu'en l'absence d'avancées confirmées par écrit dans la soirée, les actions de grève continueraient selon les mêmes modalités.
"Dans le pire des cas ce soir (...) on maintient les actions selon les mêmes modalités", à savoir grève alternée des dockers d'une part et des grutiers et portiqueurs d'autre part du vendredi au lundi, a déclaré à l'AFP Tony Hautbois, secrétaire général de la CGT ports et docks.
Du mardi au jeudi, la grève se poursuit une heure par jour, avec un travail dans le "strict respect" des règles de sécurité et la suppression des heures supplémentaires et des horaires exceptionnels.
"Nous suspendrons les actions quand nous aurons un écrit, car nous ne nous ferons pas avoir deux fois", a prévenu M. Hautbois. "Le 27 octobre, à la suite d'une grève, nous avons eu un accord oral avec le patronat, qui devait déboucher sur la rédaction d'un texte, c'est pour cela qu'on avait arrêté le mouvement", ajoute le responsable CGT. "Maintenant le gouvernement revient sur la parole donnée par le patronat, on ne peut pas l'accepter", a-t-il jugé.
La grève affecte significativement les ports depuis trois semaines, et une réunion de négociation syndicats-patronat est prévue mardi soir.
Thierry Mariani, secrétaire d'Etat aux Transports, a appelé les partenaires sociaux à se mettre autour de la table mais, a-t-il répété à l'Assemblée nationale mardi, "la pénibilité ne peut être reconnue que dans le cadre de la loi sur les retraites".
La réforme de novembre 2010 sur les retraites prévoit un départ anticipé en cas d'incapacité au maximum deux ans avant l'âge légal.
"Le gouvernement a fait des propositions claires, qui sont un net progrès par rapport au régime général, à savoir une reconnaissance de la pénibilité de deux ans pour l'ensemble de la profession" de la manutention portuaire, a également déclaré le ministre.
Gouvernement et CGT sont au moins d'accord sur un point: ce conflit porte un préjudice aux ports et aux entreprises portuaires, déjà fragilisées par la crise et la concurrence européenne.
"L'avenir de tous les ports de France est en jeu", a déclaré mardi Thierry Mariani.
"Il faut sortir de cette situation de crise, les entreprises de la manutention qui ont joué le jeu de la négociation sont malheureusement pénalisées, comme tous les acteurs portuaires", a commenté Tony Hautbois.