
La Banque Centrale d'Irlande a revu en nette baisse lundi sa prévision de croissance 2011 pour le pays, à +1%, contre +2,4% auparavant, en raison de l'impact des mesures d'austérité adoptées en contrepartie du plan d'aide international.
Selon l'institution, le Produit intérieur brut (PIB) de l'Irlande s'est contracté de 0,3% en 2010, après -7,6% en 2009 et -3,5% en 2008, des chiffres qui témoignent de l'ampleur de la crise traversée par le pays. Celle-ci s'est prolongée l'an dernier après le naufrage des banques irlandaises, qui avaient prêté à tout-va lors de la bulle spéculative immobilière du début de la décennie.
La Banque centrale estime que le pays échappera à la récession cette année, grâce à une bonne tenue des exportations qui devrait compenser la faiblesse prolongée de la demande intérieure.
Selon elle, la reprise "gagnera en intensité courant 2011 et en 2012", année pour laquelle elle escompte une croissance de 2,3%.
La Banque explique que sa révision à la baisse pour 2011 est due avant tout aux mesures d'économies supplémentaires comprises dans le budget, qui avaient été portées de 3 à 6 milliards d'euros, et qui devraient lourdement peser sur l'activité économique.
Les précédentes prévisions de croissance de la Banque, qui dataient d'octobre, avaient déjà été revues à la baisse pour 2011, passant de 2,8 à 2,4%.
Sous la pression des marchés et de ses partenaires européens, le gouvernement irlandais avait été contraint de réclamer en novembre l'aide de l'Union européenne et du Fonds monétaire international pour faire face à un déficit abyssal, estimé à 32% du PIB en 2010.
En échange de ce plan de 85 milliards d'euros, il a dû imposer au pays une cure d'austérité sans précédent qui fragilise l'ensemble de l'économie. Le taux de chômage est par exemple remonté en décembre à 13,4% de la population active.
Le Parlement irlandais a bouclé ce week-end le vote de la loi de finances-clé devant permettre l'application du plan de sauvetage international.
Le budget 2011 représente un effort de 6 milliards d'euros, le plus rigoureux de l'histoire du pays et impose de gros sacrifice aux Irlandais (baisse des allocations chômage, du salaire minimum, des allocations familiales, des remboursements de médicaments, etc.).
Le vote de cette loi s'est déroulé dans une ambiance de fin de règne, le Premier ministre Brian Cowen, politiquement très affaibli, ayant été contraint de convoquer des élections anticipées, prévues pour l'instant le 11 mars mais qui devraient être avancées fin février.