La chambre de commerce et d'industrie (CCI) de Bordeaux a estimé vendredi dans un communiqué que la "coupe est pleine" en raison du "blocus du grand port maritime de Bordeaux (GPMB)" dont l'activité est perturbée depuis le 3 janvier.
En raison d'une nouvelle grève vendredi des dockers, "suivie à 100%", selon les syndicats et la direction, le "port ne connaît aucune activité" et il devrait en être de même jusqu'à mardi.
Les dockers sont appelés à cesser le travail vendredi et dimanche, et les agents portuaires samedi et lundi dans le cadre d'un mouvement destiné à défendre des départs anticipés à la retraite au titre de la pénibilité.
La CCI "reste très préoccupée par les conséquences sur le plan économique de ce blocus". Elle estime que cette grève "peut avoir des conséquences terribles sur le trafic global d'autant plus que le port accuse en parallèle une baisse des volumes d'importations de pétrole, due à des travaux sur les cuves des stockeurs et une chute des flux de conteneurs liée au tarissement du trafic de bois de tempête".
Un sentiment partagé par Franck Humbert, président du syndicat des entreprises de manutention du port de Bordeaux, qui estime que la situation actuelle "est une catastrophe".
"Le port est totalement asphyxié et il y a plusieurs industries qui vont devoir s'arrêter faute de matière première si elles ne sont pas approvisionnées", a-t-il souligné, précisant qu'"il y a des bateaux partout sur les quais, d'autres sur la rade sans parler de ceux qui sont partis ailleurs, notamment à Bilbao ou en Angleterre".
"Nous frisons la catastrophe", a pour sa part souligné Henri-Vincent Amouroux, directeur de l'union maritime et portuaire de Bordeaux.
Par ailleurs, selon M. Humbert, ce qui complique les choses c'est que "le jour où le personnel du port travaille et n'est pas en grève, ils le font au ralenti ce qui complique les problèmes".
La CCI a par ailleurs souligné le fait que "ce blocage est en train de provoquer un gros retard et donc des surcoûts importants sur des grands projets d'infrastructures comme le chantier du pont Bacalan-Bastide de Bordeaux - on parle de plus de 100.000 euros par jour - dont l'opération de transfert des fondations a été retardée de plusieurs mois en raison de la grève".