Plusieurs syndicats ont réagi jeudi à la hausse, annoncée la veille, du nombre de demandeurs d'emplois en décembre et sur l'ensemble de 2010, la CGT parlant d'"échec lamentable", CFDT et CFTC interpellant le gouvernement et FO réclamant la fin d'une "politique d'austérité".
La CGT "ne peut que constater un lamentable échec de la politique de l'emploi", selon un communiqué de la confédération, pour qui "décembre est l'un des plus mauvais mois de l'année".
Elle réclame "deux mesures immédiates" pour "changer le comportement des entreprises" en matière d'emploi: "supprimer les heures supplémentaires défiscalisées", qui constituent selon elle un frein à l'embauche, et "mieux encadrer le dispositif de rupture conventionnelle qui aujourd'hui pousse fortement les salariés vers les portes du chômage".
La rupture conventionnelle permet le départ du salarié de l'entreprise par un accord de gré à gré.
Pour sa part, le secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly s'est dit "inquiet pour 2011", jeudi sur Europe 1, face à "la persistance du chômage des jeunes et du chômage de longue durée".
Selon lui, "si on veut vraiment un recul du chômage" il faut "sortir d'une politique d'austérité qui freine l'activité économique" et "aller sur le pouvoir d'achat, faire une grande réforme fiscale pour redistribuer plus largement les richesses produites, travailler sur la question de l'exonération fiscale patronale".
De son côté, le dirigeant de la CFDT Laurent Berger a estimé dans un communiqué que "ce chômage de masse nécessite la mobilisation urgente de tous les acteurs concernés: syndicats, patronat, Pôle emploi et Etat".
"Mais l'Etat doit assumer toute sa part de responsabilité en matière de politique de l'emploi" et notamment "revenir sur la loi Tepa et son volet +heures supplémentaires+, néfaste pour l'emploi".
La CFDT demande aussi que le gouvernement revienne sur "la baisse des moyens attribués aux mesures en faveur de l'emploi dans le budget 2011" (nombre de contrats aidés, effectifs de Pôle emploi et suppression de l'allocation équivalent retraite).
Quant à la CFTC, elle "se demande quel est l'électrochoc nécessaire pour que l'on prenne enfin les mesures adaptées à une situation aussi catastrophique".
En particulier, elle "demande au gouvernement ce qu'il compte faire lorsque" les chômeurs de plus de 50 ans "arriveront en fin de droits sans avoir trouvé de travail".
Elle s'alarme notamment "pour les plus âgés, qui subiront un allongement de la durée de travail et ne pourront donc bénéficier d'une retraite à taux plein" en raison du recul à 62 ans de l'âge de la retraite.