Une dizaine d'élus locaux et de membres d'association ont lancé un appel pour la tenue d'états généraux de l'emploi en Seine-Saint-Denis, où le taux de chômage atteint 11,2% de la population active, a-t-on appris mercredi.
"Notre département de la Seine-Saint-Denis a beau séduire de nombreuses entreprises", comme BNP-Paribas, Hermès, SFR ou Lavazza, "au regard des derniers chiffres du chômage, cela ne profite pas aux habitants de NOS communes", déplorent les auteurs de l'appel dans une lettre adressée au préfet.
Dans ce département pauvre de la banlieue parisienne, au 3e trimestre 2010, 11,2% de la population active était au chômage, bien au-dessus de la moyenne régionale (8,2%) et de la moyenne nationale (9,3%).
Le chômage des 15-24 ans a flambé de 27,7% en deux ans dans ce département, le plus jeune de France.
"Face à cette situation paradoxale, nous ne pouvons rester sans rien faire", poursuivent-ils, soulignant que la Seine-Saint-Denis est "dynamique, jeune et riche en ressources".
"Nous demandons à ce que toutes les énergies créatrices d'emploi puissent se mettre autour de la table (élus, chefs d'entreprise, centres de formations, universités, syndicats...) au profit des habitants de notre département", expliquent les auteurs de l'appel.
"Nous n'acceptons pas ce sentiment de discrimination territoriale qui fait que les entreprises s'installent uniquement sur notre territoire pour des raisons fiscales ou d'image. Cela devient insupportable", poursuivent-ils.
Depuis le lancement de l'appel, vendredi, 1.500 signatures ont été recueillies.
"On voudrait montrer au préfet, à qui on déposera la lettre dans une quinzaine de jours, que c'est une attente de tout le département, et pas uniquement des personnes qui ont lancé l'appel", a expliqué à l'AFP Kamel Hamza, élu UMP de La Courneuve et président de l'association nationale des élus locaux de la diversité, à l'origine de l'appel.