La ministre française des Finances Christine Lagarde a dit mardi s'attendre à une "rude bataille" autour du projet de la présidence française du G20 de taxer les transactions financières pour financer la lutte contre le réchauffement climatique et l'aide au développement.
"Nous savons que ce sera vraiment une rude bataille car de nombreux pays y sont opposés, à commencer par les Etats-Unis", a-t-elle souligné lors d'une conférence organisée à Paris par l'International Herald Tribune et l'Académie diplomatique internationale.
Successeur de la France à la tête du G20 en 2012, le Mexique lui-même "n'est pas enthousiasmé par cette idée" tout comme "en Europe même, les collègues néerlandais ou suédois", a concédé Mme Lagarde qui s'exprimait en anglais.
Rappelant des propos tenus la veille par le président Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse largement consacrée au G20, Mme Lagarde a expliqué que l'objectif de la France était "d'entamer un processus" au cours de sa présidence.
La France, a-t-elle assuré, "ne le fera pas seule" mais entend "convaincre un noyau dur (de pays) que ce projet peut être et doit être conduit à bien si nous voulons remplir notre promesse aux pays les moins développés sur le changement climatique".
Au regard des déficits budgétaires américain ou français, a encore souligné Mme Lagarde, il serait illusoire d'imaginer que l'on puisse trouver 100 milliards de dollars, comme promis à l'issue du sommet de Copenhague fin 2009, "dans des lignes budgétaires. Un "financement alternatif" est donc indispensable, selon elle, pour que les pays développés "tiennent parole".
Le mot d'ordre, selon la ministre, doit être "petit taux, grande assiette". Mme Lagarde a ainsi évoqué un taux de "0,01%", privilégiant l'idée d'une "taxe sur les transactions de change".
Elle serait, a-t-elle plaidé, "faisable" et présenterait l'avantage d'offrir une "bien meilleure traçabilité" que d'autres bases de taxation.
"Mais si quelqu'un à une autre idée pour réunir 100 milliards de dollars, qu'il la propose", a-t-elle plaisanté en guise de conclusion.