
Le Fonds européen de stabilité financière (FESF) a placé avec succès mardi cinq milliards d'obligations, destinés à financer le plan d'aide à l'Irlande, a annoncé son directeur Klaus Regling à Francfort (ouest).
"L'offre a été souscrite neuf fois. C'est la demande la plus élevée jamais enregistrée dans le monde", s'est félicité M. Regling lors d'une conférence de presse, citant le chiffre de 44,5 milliards de demande.
Les titres de cette première émission obligataire du FESF ont une maturité de cinq ans.
Ce fonds, basé au Luxembourg et qui jouit des garanties des Etats de la zone euro, est noté triple A par les trois agences de notation, Fitch, Moody's et Standard and Poor's.
Le taux d'intérêt de l'obligation émise est de 6 points de base au-dessus du taux sans risque (appelé "mid-swap") de même maturité, soit 2,89%, a précisé M. Regling.
L'Irlande, qui ne recevra que 3,3 milliards du produit de l'opération, le reste servant d'encaisses de précaution pour conserver le triple A, devra payer des intérêts d'environ 6%, a-t-il ajouté.
Dublin avait négocié en novembre avec l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) un plan de secours d'un montant total de 85 milliards d'euros - dont 17,5 milliards de sa poche - réparti sur plusieurs années et destiné notamment à renflouer son secteur bancaire.
Dans le cadre de ce plan, le FESF lèvera jusqu'à 16,5 milliards d'euros en 2011 et 10 milliards en 2012. Pour 2011, trois émissions obligataires sont prévues, dont deux au premier semestre.
Plus de 500 investisseurs instutionnels du monde entier ont participé à l'opération de mardi, selon M. Regling, qui précise que "la demande a été très forte en Asie", de l'ordre de 38% du total levé, le Japon ayant notamment souscrit 20% des obligations émises.
Début janvier, la première émission du Mécanisme européen de stabilité financière (MESF), l'autre moyen de l'Union européenne permettant d'emprunter sur les marchés pour financer le plan d'aide à l'Irlande, s'était faite à 12 points de base au-dessus du taux sans risque.
"On a l'argent promis à l'Irlande. Ce pays doit maintenir remplir ses obligations et on verra pour la suite du processus", a déclaré M. Regling.