La commission sur l'Hôtel de la Marine, en cours de constitution, va "réétudier à fond" ce dossier, a assuré mardi le ministre de la Culture Frédéric Mitterrand alors que la polémique se poursuit autour du sort de ce bâtiment historique situé place de la Concorde à Paris.
"Les projets qui ont pu circuler sur l'Hôtel de la Marine ont suscité évidemment un très grand émoi", a relevé M. Mitterrand lors de la présentation de ses voeux à la presse.
"C'est pourquoi le président de la République a décidé de créer une commission qui m'est confiée, dont j'ai la responsabilité et qui va réétudier les choses à fond depuis le début", a déclaré le ministre. "On est en train de tout reprendre", a-t-il assuré.
La commission devrait être créée "dans les jours qui viennent", selon lui. "Il faut rassembler les gens qui ont le temps, les gens qui ont les compétences. Créer une commission (...) ça demande quand même de la réflexion, des contacts. Et puis c'est un dosage", a-t-il relevé.
Mercredi dernier, Nicolas Sarkozy a cherché à désamorcer les critiques sur le sort de l'Hôtel de la Marine en annonçant la création d'une commission "de gens indépendants" chargée de réfléchir à la "meilleure utilisation" de cet hôtel particulier du XVIIIè siècle que l'Etat-major de la Marine doit quitter fin 2014.
Un appel à projets en vue de "l'occupation, la mise en valeur et l'exploitation" du bâtiment, lancé fin novembre, doit se clore en principe le 7 février. L'Etat, propriétaire du bâtiment, envisage en effet de conclure un bail de très longue durée (60 à 80 ans) avec des groupes privés.
Une candidature, préparée depuis deux ans et demi par l'homme d'affaires Alexandre Allard, conseillé par l'ancien ministre de la Culture (UMP) Renaud Donnedieu de Vabres, suscite tout particulièrement l'inquiétude des défenseurs du patrimoine et des historiens qui redoutent un "barnum commercial".