
La mise en place d'une taxe sur les transactions financières, préconisée lundi par le président Nicolas Sarkozy, est "non seulement possible mais indispensable", a réagi l'association altermondialiste Attac France.
Dans un communiqué intitulé "Taxer les transactions financières: en parler ou le faire?", Attac affirme qu'"une telle taxe ne saurait attendre une énième étude ou un nouveau rapport", alors que le chef de l'Etat a annoncé qu'une mission serait confiée à une personnalité de la société civile.
"Une taxe d?un niveau significatif sur les transactions financières est non seulement possible, mais indispensable, dès maintenant, pour réduire drastiquement la spéculation financière et pour financer la lutte contre la pauvreté et le réchauffement climatique", affirme l'association.
"La France et ses partenaires européens ont les moyens de l'instaurer dans la zone euro dès qu?ils le décideront", poursuit-elle.
Mais Attac doute de la volonté du G20 d'y parvenir et assure que "depuis 2008, la France n'a rien mis en oeuvre pour désarmer la finance". "Elle lui a même donné des gages en adoptant une réforme des retraites payée par les seuls salariés".
"Plus largement les propositions de la Présidence française pour le G20 en 2011 sont bien en deçà des attentes et des urgences", souligne l'association.

Elle reproche notamment au président de ne pas avoir mentionné les "Nations unies qui restent, pour Attac, le seul cadre légitime pour mettre en place une régulation mondiale de la finance, de l?économie et de l?écologie".
De son côté, l'ONG Oxfam France a salué l'engagement de Nicolas Sarkozy en faveur d'une taxe sur les transactions financières, tout en demandant au gouvernement des "propositions concrètes" avant la réunion des ministres des Finances du G20 les 18 et 19 février.
"Depuis la précédente déclaration sur le sujet, à New York en septembre 2010 lors du sommet des Nations unies sur les Objectifs du Millénaire pour le développement, le dossier avance peu", a souligné l'organisation non-gouvernementale dans un communiqué.
Nicolas Sarkozy a déclaré lundi, lors de la présentation devant la presse des priorités de la présidence française des G8 et G20, que la France était "favorable à une taxe sur les transactions financières, "la meilleure des formules", selon lui, pour trouver "de nouvelles ressources pour le développement".