La compagnie aérienne japonaise All Nippon Airways (ANA), qui sera la première à utiliser le nouvel appareil 787 "Dreamliner" de Boeing, a exigé mercredi des garanties de l'avionneur américain pour que les nouveaux délais de livraison annoncés soient respectés.
La firme nippone a salué comme un "pas en avant", la reprise des vols d'essai de cet avion, interrompus pendant deux mois après un début d'incendie survenu au cours d'un test en novembre dans une cabine du 787.
"Mais l'avion a maintenant trois ans de retard et a été retardé sept fois, nous allons donc demander des assurances à Boeing sur la nouvelle date de livraison", a souligné la compagnie dans un communiqué.
La firme de Seattle (Etats-Unis) a annoncé mardi que le calendrier de remise des premiers Dreamliner était repoussé de six mois. ANA devra donc patienter au moins jusqu'à cet été pour prendre possession de ses premiers exemplaires qu'elle aurait initialement dû recevoir en mai 2008.
"Nous allons réclamer à Boeing un calendrier complet des livraisons des 55 avions que nous avons commandés, afin de nous préparer correctement à l'introduction de ce nouvel appareil, de pouvoir planifier NOS futures liaisons et la stratégie d'aggrandissement de notre flotte", a poursuivi ANA.
Le programme du Dreamliner, un biréacteur long courrier dont le fuselage est composé à 50% de matériaux composites, a été entravé par des problèmes à répétition depuis son lancement en 2004, en grande partie à cause d'une répartition de la production sur plus d'une centaine de sites.
Jugeant au départ ces retards peu alarmants, ANA a commencé à hausser le ton ces derniers mois, estimant à présent impérieux de rapidement mettre en piste le 787 pour organiser ses plans de vol.
Le Dreamliner doit progressivement remplacer des appareils plus voraces en kérosène et jouer un rôle de premier plan pour la compagnie nippone, tant du point de vue économique que pour son image. Elle compte en effet sur ces aéronefs de nouvelle génération, confortablement aménagés, pour attirer une clientèle lucrative.
La rivale nippone d'ANA, Japan Airlines (JAL), actuellement en redressement judiciaire, mise aussi sur cet appareil pour se doter d'une flotte plus moderne et moins onéreuse.