L'agence de notation Fitch Ratings a abaissé jeudi d'un cran la note de la Hongrie, désormais ramenée à "BBB-", soit la plus basse note possible dans sa classification pour un investisseur fiable, en relevant la dégradation prévisible de sa situation budgétaire.
Cette note est assortie d'une perspective négative, ce qui implique que Fitch n'exclut pas à terme une dégradation supplémentaire.
"L'abaissement de la note de la Hongrie reflète la dégradation concrète de (sa) position budgétaire à moyen terme, alors que le niveau relativement élevé de la dette publique, de la dette extérieure et de la dette bancaire laisse le pays vulnérable à des chocs", relève Ed Park, un des responsables de l'agence.
Dans son communiqué, Fitch admet que la Hongrie a réalisé des efforts importants de rééquilibrage de son économie, qui devrait lui permettre de dégager un excédent de ses comptes courants correspondant à 0,5% de son produit intérieur brut en 2010, contre un déficit de 7,6% en 2006.
"Toutefois, dénonce l'agence, le nouveau gouvernement Fidesz, qui a gagné une majorité des deux tiers aux élections législatives d'avril, a mis en place des projets qui vont dans la mauvaise direction, en ce qui concerne la consolidation budgétaire". Le déficit budgétaire structurel devrait pourrait ainsi atteindre 4% du PIB en 2011/12, même si les chiffres officiels devraient être un peu moins mauvais, relève Fitch.
La note "BBB-" est la plus basse possible dans la classification de Fitch pour les émetteurs obligataires de bonne qualité. En dessous de ce seuil, les émetteurs sont réputés moins solides, leurs émissions sont considérées comme de la dette "pourrie" ("junk bonds") et l'emprunteur doit payer des intérêts beaucoup plus élevés.
Parmi les trois grandes agences de rating, Fitch était celle qui accordait la meilleure note à la Hongrie. Après cette révision, elle note désormais sa dette de manière similaire à Moody's Investors Service ("Baa3") et Standard & Poor's ("BBB-").