
Le constructeur aéronautique américain Boeing a annoncé jeudi la reprise ce même jour des vols d'essai de son long-courrier 787 "Dreamliner", interrompus depuis un incendie en novembre dans la cabine de pilotage d'un de ses appareils.
"Pour commencer, nous reprendrons une série de tests menés par Boeing qui restent à effectuer dans le programme de vols d'essai", a indiqué le groupe dans un communiqué.
Il n'a pas précisé quand il comptait livrer son premier 787, destiné à la compagnie japonaise ANA. "Nous prévoyons d'achever notre évaluation du calendrier de ce programme en janvier", a indiqué Boeing.
Les vols des six appareils destinés à tester la fiabilité de ce nouveau modèle, qui a déjà trois ans de retard sur le calendrier initial, avaient été suspendus après un incident électrique le 9 novembre. Ce jour-là, une armoire électrique avait pris feu en vol, répandant de la fumée dans la cabine de pilotage et le forçant à atterrir d'urgence.
Jusqu'à cet incendie, la première livraison à ANA était prévue vers le mois de février. Elle a été repoussée à une date indéterminée.
"Ces dernières semaines, la société a poursuivi ses essais au sol dans le cadre du programme de certification", a rappelé le constructeur jeudi.
Il a indiqué que ces essais avaient concerné entre autres une "version provisoire de la mise à jour du logiciel de distribution du courant électrique", qui doit être testée en vol jeudi.
Après avoir enquêté sur les causes de l'incendie, le concepteur de ce logiciel, Hamilton Sundstrand (groupe United Technologies), et Boeing avaient conclu qu'il avait été provoqué par un court-circuit dû à un corps étranger oublié dans l'armoire électrique en question.
Le fabricant de systèmes industriels avait cependant reconnu que son logiciel devait être amélioré pour éviter un tel court-circuit à l'avenir.
Le quotidien Les Echos affirmait au début du mois, en citant des sources chez Air France, qu'il n'y aurait pas de livraison de 787 avant juin au mieux.
Le Seattle Times évoquait lui en fin de semaine dernière un retard pouvant dépasser six mois par rapport au calendrier actuel. Le quotidien affirmait par ailleurs que l'Administration fédérale de l'Aviation (FAA) avait menacé de ne pas accorder à l'avion les certificats de vol pour les itinéraires intercontinentaux.
Un syndicat d'ingénieurs aéronautiques représenté chez Boeing a demandé au constructeur de réexaminer sa stratégie industrielle, estimant que la multiplication des sous-traitants était la cause des retards.
La fabrication des diverses parties du 787 est éclatée entre 43 fournisseurs qui travaillent sur 135 sites dans le monde.