Un ancien banquier d'investissement de la banque suisse UBS a plaidé coupable de collusion et de fraude boursière liées à sa participation à un délit d'initié, a indiqué mercredi le procureur de Manhattan Preet Bharara dans un communiqué.
Dans le cadre de ce délit d'initié, Igor Poteroba, 37 ans, ancien banquier de la division Healthcare Group de UBS Securities, avait obtenu des informations confidentielles sur six fusions et acquisitions envisagées par des entreprises clientes d'UBS.
Il s'agit de six entreprises pharmaceutiques: Guilford Pharmaceuticals, Molecular Devices Corporation, PharmaNet Development Group, Via Cell, Millennium Pharmaceuticals, et Indevus Pharmaceuticals.
L'ex-banquier transmettait ces informations confidentielles à un complice, Alexei Koval, qui devait les utiliser pour faire des transactions en Bourse.
M. Poteroba a plaidé coupable de trois charges d'inculpation pour fraude boursière et pour une charge de collusion et risque au total 65 ans de prison et plus de 15 millions de dollars d'amende.
Il a accepté de rendre au moins 465.095 dollars des bénéfices qu'il a retiré de ses activités frauduleuses.
L'enquête a été menée conjointement par le procureur de Manhattan (New York, est), la police fédérale (FBI) et l'autorité boursière américaine (SEC).
Les autorités américaines mènent une vaste enquête sur des pratiques de délit d'initié, impliquant à la fois des banques, des sociétés de conseils, des fonds spéculatifs et des employés ou ex-employés d'entreprises de santé ou de technologie, entre autre.
La semaine dernière, M. Bharara et le FBI avaient annoncé l'arrestation de trois employés de sociétés cotées et d'un cadre d'une société d'experts, Primary Global Research, cabinet qui se trouve au coeur de l'enquête.
Une cinquième personne, ancien responsable des approvisionnements chez le fabricant informatique Dell et qui travaillait lui aussi comme consultant chez Primary Global Research, avait déjà plaidé coupable des mêmes accusations.
Fin novembre, le FBI et le bureau de M. Bharara avaient arrêté un autre employé de Primary Global Research pour avoir fait en sorte que des employés de sociétés cotées fournissent des informations confidentielles à des clients du cabinet.
Début novembre, un médecin français avait lui aussi été arrêté aux Etats-Unis, accusé d'avoir été rémunéré en tant que consultant par un fonds spéculatif pour lui donner des informations sur des essais cliniques qu'il supervisait pour le laboratoire de biotechnologies Human Genome Science.