Phénomène "surprenant", les Parisiens figurent parmi les Français les plus exposés au chômage notamment de longue durée, en raison d'un décalage entre la demande et l'offre d'emplois souvent situés assez loin de la capitale, selon un document du Centre d'études de l'emploi (CEE).
"Pourquoi tant de chômeurs à Paris?", se demande le CEE, relevant que "les Parisiens comptent parmi les Français les plus exposés" et que leur durée de chômage est "anormalement longue".
Ce constat "surprenant" prend "à contre-pied l'image d'Epinal selon laquelle la capitale politique et économique de la France constituerait un territoire favorisant l'accès à l'emploi des chômeurs", selon les chercheurs.
Bien supérieur au taux de l'Ile-de-France (8,3%), le taux de chômage à Paris début 2010 (9,1% au premier trimestre) était proche du niveau national (9,5%). Au sein de l'Ile-de-France, le taux de chômage à Paris dépassait tous les départements, Seine-Saint-Denis exceptée.
"Depuis plus de 30 ans, le taux de chômage de Paris se maintient au-delà de celui de l'Ile-de-France et est très souvent au-dessus de la moyenne nationale", note le CEE. Même si Paris s'est plutôt rapproché des autres départements franciliens depuis le début des années 1990, le chômage y reste de deux points supérieur à l'Essonne ou aux Yvelines.
C'est aussi à Paris que la part de chômeurs de longue durée et d'allocataires de minima sociaux sont les plus élevés.
La durée moyenne du chômage était ainsi de 14 mois à Paris au milieu des années 2000, 11,5 mois en Ile-de-France et 10,5 mois en France, expliquant "pourquoi le taux de chômage parisien est élevé malgré le fait que Paris soit un bassin d'emploi particulièrement dense et dynamique".
Pour le CEE, l'une des explications est que "les caractéristiques des emplois offerts ne correspondent pas à celles des emplois demandés".