
La journée d'action à Carrefour, lancée par la CGT contre la réorganisation du travail dans le groupe de distribution, a été peu suivie dans les magasins samedi, journée de forte affluence en raison des achats de Noël, selon la direction.
La journée a donné lieu à une "très faible mobilisation", a indiqué à l'AFP un porte-parole du groupe, qui a décompté "une centaine de salariés mobilisés" sur "toute la France".
"Conformément à la tradition de dialogue social", entretenue "depuis de nombreuses années, l'enseigne continue à mettre en place son plan de transformation, en concertation avec les partenaires sociaux", a-t-il ajouté.
Les suppressions de postes et réorganisations s'inscrivent dans un vaste plan d'économies lancé en 2009 et visant à réduire de 4,5 milliards d'euros les dépenses d'ici à 2012.
Seule la CGT (20% aux élections professionnelles) avait appelé à une journée d'action sous forme de débrayages, distributions de tracts, ou pétitions, pour dénoncer les réductions d'effectifs, ainsi qu'un projet d'extension des horaires de travail de nuit, à l'étude dans quelques magasins.
Les actions ont surtout été concentrées dans les Bouches-du-Rhône, avec la participation d'une cinquantaine de salariés dans plusieurs sites, selon le syndicat qui n'était pas en mesure de fournir un bilan national du mouvement samedi.
A Marseille, dans le magasin du quartier du Merlan, l'accès des camions au supermarché a été bloqué quelques heures et des tracts diffusés aux clients. Des salariés ont bloqué l'accès au parking du magasin jusqu'à midi à Port-de-Bouc et à Châteauneuf-les-Martigues et diffusé des tracts à Vitrolles.
"Nous dénonçons des centaines de suppressions de postes depuis près de deux ans, une dégradation des conditions de travail, ce qui a des répercussions sur la clientèle", a expliqué à l'AFP Claudette Montoya, déléguée CGT au supermarché de Port-de-Bouc, où une pétition a réuni plus de 400 signatures.
Le mouvement a été très faiblement suivi en Rhône-Alpes, où la CGT a reconnu que la période n'était pas propice à la mobilisation.
"Entre la réforme des retraites et les NAO en mars (négociations annuelles obligatoire, NDLR), c'est difficile de mobiliser les collègues, surtout juste avant les fêtes", a indiqué à l'AFP Mohamed Guendouze, coordinateur régional.
A Saint-Egrève, au nord de Grenoble, les délégués syndicaux mobilisés jusqu'en fin de matinée n'ont été rejoints par aucun salarié. "Je suis dépitée, abasourdie, déçue", a commenté Fatima Jacotot, déléguée CGT.
"Personne ne s'est malheureusement senti prêt à perdre deux heures de salaire. Les gens sont soumis même s'ils savent ce qui les attend", a-t-elle ajouté.
"La plupart des salariés n'a pas les moyens de faire grève. Tout le monde n'a pas consenti à faire de sacrifices", a indiqué Rachid Achouba, délégué syndical CGT à Annecy.
Dans l'Ouest, un mouvement de grève prévu de 5 heures du matin jusqu'à la fermeture au Carrefour Alma, l'un des grands hypers de la périphérie de Rennes, a été suivi par cinquante salariés sur 300. Les grévistes ont défilé dans le magasin sans empêcher les clients d'entrer.