
Le Parlement irlandais doit se prononcer mercredi sur le plan de sauvetage de 85 milliards d'euros négocié avec l'Union européenne et le FMI, qui doit permettre au pays de surmonter une grave crise bancaire et budgétaire, mais vivement contesté par l'opposition.
Le Dail, la chambre basse du Parlement, doit examiner à partir de 11H30 GMT le protocole d'accord conclu avec l'UE et le Fonds monétaire international (FMI), lors d'un débat suivi d'un vote.
D'après les médias irlandais, le Premier ministre Brian Cowen, à la tête d'une fragile majorité unissant le Fianna Fail (centre) et les écologistes, devrait remporter ce vote sans grande difficulté, grâce à l'appui de plusieurs députés indépendants.
Mais les débats risquent d'être houleux avec l'opposition, dont les différentes formations, le Fine Gael (centre-droit), le Labour (centre-gauche) et le Sinn Fein (nationalistes) ont toutes annoncé ces derniers jours qu'elles voteraient contre le plan de sauvetage.

Ce plan d'aide négocié fin novembre, auquel l'Irlande contribuera elle-même à hauteur de 17,5 milliards d'euros, doit permettre à l'ex-Tigre celtique de renflouer son secteur bancaire criblé de dettes, et de financer son déficit budgétaire, qui a explosé à un niveau astronomique de 32% du PIB.
Mais ce plan est vu par une large partie de la population comme une atteinte à une indépendance chèrement acquise.
Le Fine Gael et le Labour qui, d'après les sondages, pourraient se partager le pouvoir au sein d'une coalition à l'issue des élections législatives que le gouvernement s'est engagé à convoquer en début d'année prochaine, ont menacé de renégocier le plan d'aide s'ils remportaient le scrutin, jugeant ses conditions trop sévères.
D'après les économistes, le prochain gouvernement ne disposera de toute façon que d'une étroite marge de manoeuvre et ne devrait donc pas être en mesure de modifier le plan d'aide en profondeur.
Pour éviter d'attiser la colère d'une opinion publique déjà très remontée, le ministre des Finances Brian Lenihan a bloqué lundi le paiement prévu de 40 millions d'euros de bonus à son personnel par la banque Allied Irish Banks (AIB), déjà renflouée à hauteur de plusieurs milliards d'euros par les contribuables.