
Le ministre français de l'Agriculture Bruno Le Maire a salué lundi les propositions européennes pour le secteur laitier comme une "révolution" car elles permettront aux producteurs de se regrouper pour négocier les prix avec les laiteries et la grande distribution.
"C'est une révolution pour les producteurs de lait" en France et en Europe, s'est réjoui le ministre français, à son arrivée à une réunion avec ses homologues français à Bruxelles.
Elles prévoient "une modification du droit de la concurrence européen qui va permettre aux producteurs français notamment de mieux de s'organiser face aux industriels et à la grande distribution", a-t-il souligné.
Le commissaire européen à l'Agriculture Dacian Ciolos propose de fait aux producteurs laitiers de créer des "cartels" limités pour négocier collectivement les prix, en signant des contrats écrits fixant les prix à l'avance, ce qui n'est souvent pas le cas actuellement en Europe.
Afin de ne pas trop perturber les règles de la concurrence, M. Ciolos propose des limites : la négociation pourrait être menée par la même organisation de producteurs dès lors que le volume total de lait cru faisant l'objet des négociations n'excèdera pas 3,5% de la production totale de l'UE, et 33% de la production nationale totale de l'Etat ou des Etats concernés.
En France, "un tiers des producteurs de lait" pourront ainsi se regrouper pour négocier collectivement les prix, alors qu'ils ne le peuvent pas aujourd'hui, sauf à devoir rejoindre des coopératives, a souligné M. Le Maire.
Cela équivaut à 5 millions de tonnes de lait, soit la production de tous les producteurs de lait bretons, a-t-il insisté: "S'ils le souhaitent, les 18.000 producteurs de lait bretons pourront se regrouper pour négocier collectivement les prix".
M. Ciolos propose également le renforcement des interprofessions, et le renforcement de la transparence du marché.
Malgré les réticences de la Grande-Bretagne, de la Suède, du Danemark et des Pays-Bas à des entorses aux règles de concurrence, ces propositions pourraient être adoptées dès l'an prochain par les ministres européens de l'Agriculture.