Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble a balayé toutes les "spéculations" sur le fait que l'Espagne ou le Portugal pourraient avoir besoin d'un secours financier très prochainement, dimanche soir sur la chaîne de télévision publique ARD.
A la question: "Etes-vous certain qu'aucun autre pays ne devra faire appel au fonds de soutien d'ici la fin de l'année? L'Espagne ou le Portugal ?", le ministre allemand a répondu: "Je suis opposé à toutes ces spéculations".
"Il faut voir qu'il est extrêmement désagréable pour les pays concernés de faire appel au fonds de soutien. On l'a vu avec la Grèce, avec l'Irlande, le gouvernement irlandais a beaucoup hésité à faire ce pas", a souligné M. Schäuble.
Il a par ailleurs rejeté l'idée d'une augmentation des capacités du fonds de soutien. "Pour secourir l'Irlande, nous n'avons même pas utilisé 10% des ressources mises à disposition. C'est pourquoi nous n'avons pas besoin de spéculer sur la nécessité d'augmenter ou non ce fonds", a dit M. Schäuble.
"Les problèmes principaux des marchés financiers du monde ne se trouvent pas en Europe", a ajouté le ministre allemand.
Il a réaffirmé l'opposition de l'Allemagne à l'émission d'emprunts européens, comme l'avait fait la chancelière Angela Merkel vendredi: "c'est une idée totalement fausse", a-t-il estimé.
Cette idée est prônée par le chef de file des ministres des Finances de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker et plusieurs pays méditerranéens.
Pour M. Schäuble, avoir "des taux d'intérêt différents d'un pays à l'autre est le seul moyen de pousser les pays membres à une politique des finances solide".
"L'euro reste une monnaie stable (bien: stable) et tous les pays membres sont déterminés à le défendre", a encore réaffirmé M. Schäuble, à quelques jours d'un sommet européen crucial à Bruxelles.
Le chef de la diplomatie allemande Guido Westerwelle a enfoncé le clou peu après sur ARD: "Il n'y aura pas d'euro-obligations (...). L'Allemagne fait des économies. Nous voulons que les autres pays fassent pareil. L'euro est une monnaie stable (...) Et défendre ses intérêts (comme le fait l'Allemagne) n'est pas anti-européen", a-t-il dit, en allusion à une critique récente de M. Juncker adressée à l'Allemagne.
Dans deux autres interviews, l'une au journal Bild am Sonntag et l'autre au Wall Street Journal, M. Schäuble a affirmé ce week-end que l'euro était avantageux pour tous les Européens, que tous les pays d'Europe étaient décidés à défendre la stabilité de la monnaie unique et que les spéculateurs n'auront pas raison de l'euro.
Il s'est aussi prononcé contre l'exclusion de l'euro des petits pays en mauvaise passe financière, évoquant le cas échéant des "conséquences imprévisibles".