
La France a commandé deux satellites d'observation militaire à Astrium pour un montant de 795 millions d'euros, a annoncé jeudi le ministère de la Défense, une bonne nouvelle pour cette filiale espace du groupe européen EADS, qui a récemment connu des déboires commerciaux.
Le contrat comporte une OPTION pour la réalisation d'un troisième satellite, qui est subordonné à un accord de financement avec d'autres pays européens.
"La mise en orbite du premier satellite est prévue en décembre 2016", précise le ministère dans un communiqué.
Ces satellites destinés à succéder aux satellites Hélios 2 doivent offrir une plus grande précision. "Leur résolution permettra l'identification de cibles plus petites", indique ainsi le ministère.
Leur niveau de précision est couvert par le secret-défense, mais ils devraient offrir une "très haute résolution", a précisé un porte-parole de la Direction générale de l'armement (DGA).
Ce sera donc une amélioration significative par rapport à la génération précédente, dont le niveau de précision était déjà inférieur à moins d'un mètre.
Les satellites devraient aussi être plus petits que les Hélios, qui pesaient plus de 4 tonnes.
Au total, "environ 500 ingénieurs et techniciens de l'industrie spatiale seront mobilisés en moyenne pendant toute la durée du programme", selon le ministère de la Défense.
"Ces deux satellites constitueront la composante spatiale optique (CSO) du futur programme d'imagerie spatiale MUSIS (multinational space-based system), qui doit être réalisé avec l'Allemagne, la Belgique, l'Espagne, la Grèce et l'Italie", poursuit le ministère.
La maîtrise d'ouvrage a été confiée au Centre national d'études spatiales (CNES), qui délègue la maîtrise d'oeuvre à Astrium.
Thales Alenia Space (coentreprise détenue à 67% par Thales et 33% par la société italienne Finmeccanica) sera chargé de la construction des instruments optiques.
Cette entreprise recevra "plus de 50% du montant" du contrat, selon une porte-parole de Thales Alenia Space, qui fera travailler ses sites de Cannes et Toulouse, ainsi que de Belgique et d'Espagne.
Astrium fera principalement travailler son site de Toulouse.
"Grâce aux nouvelles technologies, Astrium livrera des satellites cent fois plus puissants que la génération actuelle tout en réduisant les coûts. Un gain de 30% a ainsi été réalisé en dix ans", indique la filiale d'EADS dans un communiqué.
Ce contrat intervient alors qu'Astrium avait enregistré deux importants revers commerciaux cette année, en laissant échapper un contrat pour des satellites du futur système européen de localisation Galileo et un autre pour les satellites météo de troisième génération Meteosat.