Les représentants de l'UE et du FMI contrôlant la mise en oeuvre du plan de rigueur en Grèce ont mené lundi une fin de négociation "difficile" avec le gouvernement grec, sur des réformes structurelles à mener, notamment en matière de réforme du marché du travail.
La conférence de presse de la "Troïka", nom sous lequel les Grecs désignent le trio de représentants de la Commission, de la Banque centrale européennes et du Fonds monétaire international (FMI) chargés de surveiller les finances publiques grecques, initialement prévue lundi matin à l'issue d'une mission d'une semaine en Grèce, a été reprogrammée pour mardi matin à Athènes, a annoncé le FMI dans un communiqué.
Le FMI a justifié ce report de 24 heures par "la poursuite de discussions durant le week-end pour clarifier certaines questions techniques".
Le ministre des Finances, Georges Papaconstantinou, a souligné lundi qu'il n'y avait pas eu de "blocage" dans les négociations, mais relevé qu'il s'agissait de discussions "difficiles", en cours de conclusion.
Il a indiqué qu'elles portaient sur des questions "structurelles", c'est-à-dire sur les "changements à apporter dans le secteur public, dans les grandes entreprises publiques, et sur le marché du travail" afin d'améliorer "la compétivité du pays". "Ce sont les grandes questions structurelles de la Grèce pour les prochaines années" a-t-il dit.
"Chaque fois, nous essayons de préserver le mieux possible les intérêts du pays" a relevé le ministre, en soulignant que le gouvernement "garde toujours à l'esprit qu'au final, l'enjeu est le versement des tranches du prêt", a-t-il ajouté.
La procédure des inspections trimestrielles par la Troïka conditionne le déblocage des tranches successives d'un prêt de 110 milliards consenti en mai au pays pour trois ans par la zone euro et le FMI afin de lui éviter la banqueroute.
A l'issue de discussions poursuivies jusque tard dimanche, et dont il a rendu compte au Premier ministre Georges Papandréou, le ministre devait à nouveau rencontrer la troïka "pour finaliser le texte réactualisé du plan de redressement", a indiqué une source du ministère.
Selon les médias grecs, les discussions portent sur la possibilité prévue pour les entreprises privées de baisser les salaires, en s'exonérant du cadre des conventions collectives, malgré les réserves émises à ce sujet par la ministre du Travail, Louka Katselli.
La grande centrale du privé GSEE a jugé "inacceptable" lundi soir dans un communiqué "les termes inclus dans les négociations avec la troïka" qui prévoient de faire primer les accords d'entreprises sur les conventions collectives de branche, "ce qui sera catastrophique pour les travailleurs".
La GSEE ainsi que la centrale du public, l'Adedy, ont annoncé la semaine dernière un arrêt de travail de trois heures jeudi, avant un appel à la grève générale prévu pour le 15 décembre.
Toutefois, le gouvernement a de nouveau exclu lundi soir tout problème dans le versement prévu début janvier de la troisième tranche du prêt UE-FMI, d'un montant de 9 milliards d'euros.
Quant au quatrième versement du prêt, d'un montant de 15 milliards d'euros, prévu pour février 2011, le porte-parole du gouvernement Georges Pétalotis a souligné lors de son briefing quotidien que la Grèce "a jusqu'ici prouvé qu'elle respectait les objectifs (convenus avec ses créditeurs) et qu'elle était déterminée à continuer sur la même voie".
"Donc, nous allons recevoir la quatrième tranche", a-t-il assuré.