Une "montée en puissance" des contrats en alternance pourrait favoriser l'emploi des jeunes, juge l'Union des métiers et industries de la métallurgie (UIMM), pour laquelle une discussion patronat-syndicats avant de négocier est indispensable pour éviter "des effets d'annonces sans lendemain".
"Une meilleure intégration des jeunes sur le marché du travail pourrait être assurée par une montée en puissance de la formation en alternance. L'UIMM poursuivra ses efforts de promotion des contrats d'apprentissage et de professionnalisation, auxquels les entreprises de la métallurgie ont répondu positivement ces deux dernières années en dépit de la crise", écrit-elle dans sa revue mensuelle.
Notant que "les partenaires sociaux envisagent une délibération sociale sur l'emploi des jeunes et des seniors", le patronat de la métallurgie juge que "cette phase, préalable à une future négociation, est indispensable pour éviter de céder à la précipitation et à des effets d'annonces sans lendemain dans un domaine où abondent déjà de multiples dispositifs".
Pour l'UIMM, "la démarche des partenaires sociaux n'est pas aisée car, au final, elle demandera aux entreprises de garder leurs seniors au travail tout en continuant à embaucher des jeunes, dans une conjoncture qui demeure incertaine, avec un marché du travail où subsistent de nombreux facteurs de rigidité".
Elle considère que "l'Etat et les Régions ne sauraient être absents du débat" et qu'"il leur incombera de relancer les formations en alternance en s'appuyant notamment sur les rapports présentés ces derniers mois".
"Les pouvoirs publics devront cependant éviter de céder à la pratique traditionnelle d'un +plan+ gouvernemental -une trentaine depuis +le pacte pour l'emploi des jeunes+ de Raymond Barre- dont le nombre même montre qu'il ne constitue nullement une panacée pour l'emploi des jeunes", ajoute-t-elle.
Prévoyant que "l'Etat risque d'être tenté de renouer avec (...) une nouvelle formule de contrats aidés", l'UIMM note que "le coût élevé sera dissuasif en période de rigueur budgétaire" et que les "différentes aides publiques de ce type n'ont jamais constitué que des palliatifs provisoires, bien loin des réformes structurelles nécessaires, à commencer par la réponse au défi des quelque 150.000 jeunes sortants sans qualification des formations initiales".