L'exécutif a parlé à deux voix sur les questions fiscales face aux députés UMP reçus mercredi à l'Elysée, Nicolas Sarkozy défendant la suppression de l'impôt sur la fortune (ISF) et François Fillon mettant en garde sa majorité contre des mesures qui creusent les déficits.
Le président a rembarré la députée UMP de Seine-et-Marne Chantal Brunel, qui se déclarait "inquiète du symbole de la suppression de l'ISF", affirmant craindre que la droite soit de nouveau accusée de faire "un cadeau aux riches".
"Ma chère Chantal, tu n'as jamais caché ton appétence libérale et tu t'inquiètes pour la suppression de l'ISF", lui a répondu M. Sarkozy.
D'après un témoin, le chef de l'Etat a ensuite repris son argumentaire en faveur de la suppression de l'ISF: en substance, tous les pays d'Europe l'ont fait et la France ne doit pas être la traîne.
"Je supprimerai le bouclier fiscal. Je vais supprimer l'ISF. Si c'était si facile, je l'aurais fait avant", a-t-il dit, détaillant les contours de la réforme fiscale annoncée pour juin 2011.
De son côté, le Premier ministre, reconduit dimanche, a de nouveau appelé les députés de sa majorité à respecter une certaine rigueur budgétaire dans l'examen du projet de loi de finances 2011.
Il a mis en garde ses députés qui ont adopté des mesures creusant le déficit.
C'était la première fois que François Fillon prenait la parole à l'Elysée devant les députés conviés par le chef de l'Etat.