L'ex-ministre du Travail Eric Woerth "devait s'attendre" à être menacé de renvoi devant la Cour de Justice de la République (CJR) dans une affaire de favoritisme concernant l'hippodrome de Compiègne, a estimé mardi le député PS André Vallini, lui-même membre de la CJR.
"Il devait s'y attendre, les procédures étaient en cours (...) tout cela était prévisible", a-t-il dit dans les couloirs de l'Assemblée. Il a estimé que l'ancien ministre restait "présumé innocent" mais devrait consacrer "beaucoup de son temps" à préparer sa défense.
Le procureur général près la Cour de cassation a ouvert mardi la voie à un éventuel procès devant la CJR.
C'est un nouveau front judiciaire pour l'ancien ministre du Travail, soupçonné de conflit d'intérêts et de financement politique illégal dans le cadre de l'affaire Bettencourt. Il n'est toutefois pas judiciairement mis en cause en l'état de cette enquête.
Des députés PS avaient récemment écrit au procureur général de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal, pour lui demander de saisir la CJR.
La longueur de la procédure, requête puis instruction le cas échéant... "nous mène au moins juqu'en 2012 ou même après", a pronostiqué M. Vallini. "L'avenir politique de M. Woerth est compromis à moyen terme", a-t-il encore ajouté.