Le Premier ministre grec Georges Papandréou n'a pas exclu dimanche "l'éventualité" d'un prolongement de la durée de remboursement du prêt de 110 milliards d'euros accordé en mai à la Grèce par l'UE-FMI, "une question qui a été déjà mise sur la table".
"Le fait qu'on puisse aujourd'hui évoquer la renégociation, c'est pour une seule raison: nous avons prouvé notre crédibilité, nous avons montré notre volonté de changer", a déclaré M. Papandréou dans un entretien accordé à l'hebdomadaire Proto thema.
Le gouvernement socialiste de M. Papandréou, qui fait face dimanche à une échéance électorale locale, un test pour sa politique d'austérité, entame lundi avec les représentants de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI) une difficile négociation sur la poursuite des efforts de rigueur nécessaires dans le budget 2011 pour réduire le déficit public.
Au terme de leur visite, ces institutions doivent décider si elles accordent un feu vert au versement de la troisième tranche (9 milliards d'euros) du prêt accordé en mai au pays pour le sauver de la banqueroute et éviter un probable éclatement de la zone euro.
Parallèlement, l'Office européen des statistiques (Eurostat) doit aussi rendre public lundi le chiffre révisé à la hausse du montant du déficit public grec en 2009 qui devrait finalement dépasser 15% du PIB contre 13,6% initialement annoncé.
Cette révision alourdira d'autant les efforts à réaliser dans le budget 2011 d'Athènes pour respecter les engagements de baisse de la dépense publique pris en mai lorsque l'UE et le FMI ont débloqué leur prêt.
"Notre lutte pour réduire le déficit commence d'une base plus haute. Nous avons commencé un marathon et nous apprenons au milieu de la route qu'il faut parcourir plus de kilomètres (...) cela veut dire qu'il faut faire encore plus d'efforts", a déclaré M. Papandréou dimanche à Proto thema.
Le ministre grec des Finances Georges Papaconstantinou avait assuré vendredi que toute nouvelle mesure porterait sur des réductions de dépenses publiques.
En échange de ces efforts nouveaux, qui passeront vraisemblablement par un programme de privatisation, M. Papandréou a admis que l'idée d'une renégociation de la durée de remboursement du prêt faisait partie des possibilités envisageables.
Les spéculations sur une restructuration de la dette grecque, agitaient les marchés financiers depuis des semaines, régulièrement démenties jusqu'à présent par le gouvernement.
"Nous, le gouvernement et le peuple grec, avons prouvé notre volonté de changer, sinon personne ne discuterait avec nous pour une renégociation possible", a déclaré M. Papandréou à Proto thema, en se référant aux mesures d'austérité draconiennes prises en mai en échange du prêt (réforme des retraites, baisse des salaires dans la fonction publique etc).
L'analyste de l'agence de notation Fitch, Chris Prais, qui se trouvait à Athènes la semaine dernière pour évaluer les comptes grecs, a indiqué au quotidien dominical Kathimérini que "la note de la Grèce était Ba1 avec des perspectives négatives".
Selon ce journal, "M. Prais a estimé qu'une telle dégradation de la note du pays pourrait entraîner la renégociation de sa dette".
Toutefois, M. Prais n'a pas exclu une stabilisation de la note du pays, ce qui dépend des mesures prévues dans le budget 2011, selon Kathimérini.