Un employé du Crédit mutuel Arkéa (Crédit mutuel de Bretagne), en pré-retraite depuis août, va devoir retourner travailler quelques mois fin 2011 pour atteindre l'âge légal de la retraite qui passe progressivement de 60 à 62 ans depuis que la loi a été promulguée.
"Je ne peux faire valoir mes droits à la retraite qu'à 60 ans et 4 mois" pour les personnes nées en 1951, a déclaré à l'AFP Roger Le Bris qui fait toujours partie des effectifs de l'entreprise et va devoir reprendre un poste à la banque bretonne.
Agé de 59 ans, le préretraité avait signé dans l'entreprise un compte épargne temps, "Cap avenir", régulièrement approvisionné par des RTT et des congés, qui lui a permis d'anticiper son départ d'un an, le 4 août dernier.
"Mais Sarkozy est intervenu. La loi est applicable aux personnes nées à partir du deuxième semestre 1951", a déclaré M. Le Bris.
"J'attends de voir ce que l'entreprise va nous proposer. La motivation est un peu derrière maintenant et l'entreprise est aussi embêtée que nous", a-t-il souligné.
Pour cet habitant du Conquet, proche de Brest, ancien permanent CFDT du Crédit mutuel de Bretagne, cette loi a été "bâclée". Il aurait fallu, selon lui, supprimer le seuil de l'âge légal du départ à la retraite et ne retenir que les annuités.
"Quand j'aurai 60 ans, je totaliserai 164 trimestres, un de trop. Je ne me retrouverais pas dans cette situation ridicule de devoir revenir pour quatre mois après un an d'absence" si ce seuil de l'âge légal de départ à la retraite avait été supprimé, a-t-il affirmé.
La loi réformant les retraites, qui reporte de 60 à 62 ans l'âge légal de départ (de 65 à 67 ans pour percevoir la retraite à taux plein), a été promulguée par le président Nicolas Sarkozy et publiée mercredi au Journal Officiel, après avoir été validée mardi par le Conseil constitutionnel.