Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, a qualifié d'"inacceptable" la proposition commune de la France et de l'Allemagne sur la réforme du Pacte de stabilité, selon une interview à paraître jeudi.
"Cet accord n'est pas acceptable tel qu'il est parce qu'il ne garantit aucun cours strict de stabilité et aucun Pacte de stabilité convaincant", a-t-il dit dans le quotidien Die Welt.
"Le style est simplement impossible", a-t-il ajouté, affirmant ne pas avoir été consulté par Berlin et Paris sur leur accord trouvé la semaine dernière à Deauville (ouest de la France) entre la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Nicolas Sarkozy.
Ces deux dirigeants se sont entendus pour modifier d'ici à 2013 le traité de Lisbonne, en particulier pour régler à l'avenir les mécanismes de sauvetage des pays en difficulté financière.
Par ailleurs, la France et l'Allemagne sont tombées d'accord pour durcir le mécanisme de sanctions contre les pays dont le déficit dérape. Mais leurs propositions sont jugées trop molles par d'autres Etats européens, par la Commission européenne et par la Banque centrale européenne.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro s'est dit opposé à la proposition chère à l'Allemagne de durcir la discipline budgétaire en privant les pays trop laxistes de leurs droits de vote lors des décisions de l'Union Européenne (UE).
"Le retrait des droits de vote pour les pays cancres en matière de déficit budgétaire n'est pas un chemin praticable et j'exclus toute modification du traité de l'UE sur cette question", a-t-il souligné, estimant que cette proposition ne recueillerait pas l'unanimité des partenaires européens.
"C'est pourquoi nous ne devrions pas nous étendre sur cette question lors du sommet" des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE prévu jeudi à Bruxelles, a-t-il ajouté.