"Ce n'est pas par la force qu'il faut trouver la sortie", a conseillé au gouvernement mercredi soir l'ancien Premier ministre socialiste Pierre Mauroy alors que le Sénat examinait les derniers articles du projet de loi sur les retraites dans une ambiance tendue.
"Ce n'est pas par la force qu'il faut trouver la sortie, et c'est toujours possible", a-t-il dit dans l'hémicycle, alors que des forces de l'ordre s'étaient déployées autour du Palais du Luxembourg mercredi après-midi pour contenir des manifestants et que des dépôts de carburants ont été débloqués par la force.
"Vous marquez de mauvais points, tous les sondages montrent que la majorité des Français sont contre la réforme que vous envisagez", a déclaré le sénateur PS du Nord.
C'est la deuxième fois que Pierre Mauroy, artisan de la retraite à 60 ans votée sous Mitterrand, intervient au Sénat. Le projet de loi réformant les retraites y est discuté pour la troisième semaine et la gauche mène une guérilla parlementaire.
Mercredi après-midi, la tension était montée d'un coup au Sénat où la gauche a demandé solennellement la suspension de l'examen de la réforme des retraites, à l'instar de ce que réclame la première secrétaire du PS, Martine Aubry depuis plusieurs jours.
Le gouvernement espère un vote jeudi soir tablant notamment sur la fatigue physique des élus qui siègent jour et nuit depuis le 15 octobre, mais cela semblait difficile au vu des 274 amendements restant à examiner mercredi soir.
Près d'un millier de lycéens et militants de syndicats et partis de gauche ont manifesté mercredi après-midi devant le Sénat.