La présidente du groupe communiste et du parti de gauche (CRC-SPG) du Sénat, Nicole Borvo Cohen-Seat, a déclaré jeudi lors d'un point de presse que son groupe "n'accélérerait pas le rythme des débats" sur la réforme des retraites.
L'examen du projet de loi sur les retraites avance à un rythme très lent au Sénat, les sénateurs de gauche dont les communistes multipliant les interventions et les amendements pour attaquer la réforme.
La Conférence des présidents du Sénat qui fixe l'ordre du jour de la Haute Assemblée a repoussé à mercredi prochain le vote du texte qui était initialement prévu pour vendredi. Elle a également prévu un vote solennel, procédure utilisée habituellement au Sénat sur les grands textes, constitutionnels ou loi de finances. A l'appel de son nom, chaque sénateur monte à la tribune pour voter personnellement.
Mme Borvo a indiqué que son groupe et le PS avaient donné leur accord sur le principe du vote solennel mais pas sur la date. Le patron des sénateurs PS, Jean-Pierre Bel a confirmé à l'AFP: "on a approuvé le principe du vote solennel mais rien d'autre".
"Ca pourrait être difficile de voter mercredi" a estimé Mme Borvo qui a notamment souligné qu'il y avait encore des "sujets très importants comme la pénibilité" où "le gouvernement veut en finir avec la pénibilité collective au profit d'une notion de pénibilité individuelle".
Il restait 799 amendements à examiner jeudi avant la reprise de la séance de l'après-mid.
Mme Borvo a également dénoncé la "publicité mensongère faite par le gouvernement mercredi dans la presse affirmant que la réforme améliorait la retraite des femmes". "Cette publicité ne précise pas que la seule exception , c'est à dire le maintien du départ sans décote à 65 ans concerne seulement les mères de trois enfants nées entre 1951 et 1955, elle est mensongère", a-t-elle dit.
La sénatrice de Paris s'est élevée contre "la stratégie de tension du gouvernement" illustrée selon elle par "la mise en examen de jeunes manifestants, une chose impensable dans une démocratie".