
Le gouvernement italien a adopté jeudi un projet de budget pour 2011 conforme au cadre budgétaire du plan d'austérité voté en juillet afin d'assainir les finances publiques et compte maintenant avancer sur la définition de mesures pour soutenir la croissance.
Cette "loi de stabilité", adoptée à "l'unanimité" en conseil des ministres, n'introduit pas de "variations" par rapport au plan d'austérité adopté par le Parlement en juillet et portant sur 2011 et 2012, a déclaré le ministre de l'Economie Giulio Tremonti lors d'une conférence de presse à Rome.
Mais s'il y a des "opportunités et des nécessités" d'"ajustements", elles se feront à la fin de l'année avant le vote définitif du budget par le Parlement, a-t-il précisé alors que des rallonges budgétaires ont été réclamées notamment par le ministère de l'Education.
Afin d'assainir les finances publiques du pays et de rassurer les marchés, l'Italie a adopté fin juillet une cure d'austérité de 25 milliards d'euros basée sur des coupes dans les dépenses publiques et un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.
Ce plan d'austérité doit permettre à Rome de ramener son déficit public à 3,9% en 2011 et à 2,7% du PIB en 2012, soit sous la barre des 3% fixée par le pacte de stabilité européen, contre 5,3% en 2009 et 5% en 2010.
En terme de croissance, le gouvernement a revu à la hausse fin septembre son objectif à 1,2% pour 2010 contre 1% auparavant, mais il a en revanche révisé à la baisse l'objectif pour 2011 à 1,3% contre 1,5% auparavant.
Alors que le gouvernement est accusé par l'opposition d'être trop concentré sur la rigueur budgétaire et de ne pas en faire assez pour la croissance, M. Tremonti a indiqué: maintenant que "la loi de stabilité est définie, nous lançons la politique de développement".
Le gouvernement s'est mis au travail sur les thèmes de la réforme fiscale, du nucléaire, de la réforme de l'administration, du sud pauvre du pays et des relations sociales, a énuméré M. Tremonti.
Sur la refonte de la fiscalité, promise par Silvio Berlusconi début 2010 et qui doit être discutée avec les partenaires sociaux, l'objectif est "très ambitieux" car il faut "redessiner notre système fiscal" qui date "de la fin des années 1960 et qui ne correspond plus à un monde qui a totalement changé", a souligné M. Tremonti.
Le ministre a notamment souligné qu'en Italie, "l'exception était devenue la règle" avec un total de 242 niches fiscales qu'il faut remettre à plat.
M. Tremonti a précisé que les propositions du gouvernement devraient être soumises à l'appréciation de l'Ecofin - qui rassemble les ministres des Finances européens - qui devra "dire si le plan de développement (italien) est suffisamment ambitieux".