La banque britannique Lloyds Banking Group (LBG), détenue à plus de 40% par l'Etat, a annoncé mercredi la suppression de 4.500 emplois, dont 1.750 à l'étranger, dans le cadre de la restructuration de ses activités liée à la crise financière.
La mesure touchera en premier lieu, d'ici 2012, les services administratifs et informatiques de la banque, a précisé LBG dans un communiqué.
Selon une porte-parole contactée par l'AFP, la majorité des postes supprimés à l'étranger sont situés en Inde.
Cette décision s'inscrit dans une remise à plat systématique des activités de LBG depuis sa naissance début 2009, qui a conduit à ce jour à la suppression de quelque 20.000 postes.
Lloyds Banking Group est née du rapprochement réalisé dans l'urgence entre la banque Lloyds TSB et sa rivale en pleine déconfiture HBOS (Halifax Bank of Scotland). L'Etat britannique, qui l'a renflouée pendant la crise financière, détient un peu plus de 40% de son capital.
La réorganisation à l'échelle mondiale de ses services informatiques a été présentée mercredi par la banque comme "une étape majeure" de sa restructuration visant à la faire renouer durablement avec les profits.
LBG a aussi souligné qu'une partie des suppressions de postes concernait des emplois à temps partiel ou gérés par des sous-traitants.
Le principal syndicat du pays, Unite, s'est néanmoins insurgé contre une décision "honteuse" de la part d'une banque en grande partie sauvée par l'argent public.
"Il est temps que le gouvernement intervienne pour demander des comptes au nom des contribuables", a assuré Cath Speight, une des dirigeantes du syndicat, en soulignant que "l'ENVIRONNEMENT économique est particulièrement difficile pour ceux qui perdent leur emploi".
Le syndicat sectoriel Accord a dénoncé de son côté le double langage des banquiers "qui multiplient les discours pour expliquer combien ils ont changé, alors qu'ils courent comme avant après le profit".
A la Bourse de Londres, l'action de Lloyds Banking Group gagnait en milieu de séance 1,11% à 73,47 pence.
La Royal Bank of Scotland (RBS), l'autre grande banque britannique sauvée du naufrage par l'argent public et aujourd'hui contrôlée à plus de 80% par l'Etat, a annoncé au total plus de 27.000 suppressions d'emplois depuis le déclenchement de la crise financière fin 2008.