La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, a revendiqué samedi à Washington le droit des gouvernements de décevoir sur la question de la "guerre des monnaies", qui a dominé les travaux de l'assemblée annuelle du Fonds monétaire international.
"Notre sagesse va parfois être de vous décevoir", a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse, après que les Etats membres du FMI se furent limités à recommander un "approfondissement" des travaux sur cette question.
La résolution des déséquilibres mondiaux en matière notamment de taux de change "va forcément prendre du temps", et "ce n'est pas un sujet qui va pouvoir se régler de manière rapide et à la satisfaction de tous", a considéré la ministre française.
Revenant sur l'expression de "guerre des monnaies", lancée avec succès fin septembre par le ministre brésilien des Finances Guido Mantega, Mme Lagarde a réfuté ce terme qu'elle a jugé peu utile dans le contexte actuel.
"Alimenter des anticipations en utilisant des termes militaires ne me paraît pas être la manière la plus constructive de faire avancer le sujet", a-t-elle souligné.
"Je ne pense pas d'ailleurs qu'il existe une guerre, je crois bien plus que la vocation (...) du FMI soit précisément de rechercher la coopération, un terrain d'accord", a expliqué la ministre.
"Dans la guerre il y a toujours un perdant et il ne faut pas dans ces situations-là qu'il y ait de perdant", a-t-elle ajouté.
Les Etats membres du Fonds monétaire international ont appelé samedi l'institution à "approfondir son travail" sur les déséquilibres de l'économie mondiale, en particulier ceux des taux de change, sans parvenir à se mettre d'accord sur des mesures concrètes.