Les sénateurs de l'opposition de gauche poursuivaient, dans la nuit de vendredi à samedi, leur guérilla parlementaire contre le projet de loi de réforme des retraites tandis que le gouvernement s'attachait en coulisse à essayer de faire accélérer le débat.
Les sénateurs ont entamé en début de soirée l'examen du deuxième article clef de la réforme - l'article 6 - qui prévoit le relèvement de l'âge de départ au taux plein (sans décote même si la durée de cotisation n'est pas atteinte) de 65 à 67 ans.
L'autre article phare du texte, le report de l'âge légal de départ à la retraite de 60 à 62 ans (article 5) a été définitivement adopté en fin d'après-midi.
Près de 80 amendements ont été déposés sur l'article 6 et leur discussion devrait amener le Sénat à siéger encore de longues heures avant l'interruption du week-end.
Les sénateurs du groupe CRC-SPG (communistes et parti de gauche) ont engagé un véritable marathon verbal. Ils ont notamment décliné, dans leurs amendements, plus de 25 professions qu'ils proposent d'exonérer du report de l'âge sans décote 67 ans. Journalistes, meuniers, ouvriers du bâtiments, jardiniers, employés des remontées mécaniques, industrie de la chaux, lads... ces métiers sont passés au crible et leur pénibilité décrite par le détail.
Dans cette liasse d'amendements se trouvent aussi les deux amendements du gouvernement qui prévoient le maintien des 65 ans pour les mères de trois enfants nées entre 1951 et 1955 et pour les parents d'enfants lourdement handicapés. Deux concessions annoncées jeudi par le gouvernement pour tenter de désamorcer la contestation sociale.
L'exécutif qui souhaite que ces amendements soient au moins votés avant la semaine prochaine et la journée de contestation sociale de la réforme de mardi tentait de convaincre l'opposition de les discuter rapidement et ainsi éviter une trop longue séance nocturne.