Les sénateurs ont poursuivi vendredi l'examen de l'article phare du projet de loi sur les retraites, qui recule l'âge légal de 60 à 62 ans, avec l'enjeu de savoir si cet article sera voté avant la journée de mobilisation de mardi.
Compte tenu "du rythme qui n'est pas violent", le président du groupe des sénateurs centristes Nicolas About, a sollicité une réunion de la conférence des présidents pour fixer l'ordre du jour. Elle pourrait avoir lieu dans l'après-midi.
Initialement, le Sénat doit siéger toute la journée de vendredi, dans la nuit de vendredi à samedi, puis lundi. Ce qui laisse, a priori, le temps au Sénat de voter les mesures d'âge avant mardi.
Le début de l'examen de ces mesures d'âge (avec aussi le report de 65 à 67 ans de l'âge de la retraite sans décote) avait été avancé à jeudi, alors qu'il devait avoir lieu plus tard.
Réagissant aux propos du conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, la sénatrice PC, Nicole Borvo Cohen-Séat, a mis les points sur les i dans l'hémicycle: "le président de la République ne va pas continuer à dicter au parlement ce qu'il a à faire!".
M. Soubie a dit vendredi matin que "fin octobre", l'adoption de la réforme par le Parlement serait "quasiment jouée".
Au total, plus de 990 amendements restent à examiner sur les 1.052 déposés sur ce projet de loi, dont ceux ajoutés jeudi par le gouvernement pour les parents de trois enfants et d'enfants handicapés, qui pourront bénéficier d'une retraite à taux plein à 65 ans au lieu de 67 ans.
L'opposition de gauche a continué de contester le recul de l'âge de départ en retraite face au ministre de Travail, Eric Woerth, qui met en avant l'allongement de la durée de vie.
"Aujourd'hui à 62 ans on est plus jeune qu'à 60 ans il y a quelques années", a-t-il répété.
"Allez demander à la femme de ménage, à l'éboueur si à 62 ans ils ont encore envie de ramasser les poubelles?", a vertement répondu Annie David (PCF).
"Honnêtement, quand je me regarde dans le miroir tous les jours, je ne suis pas persuadée de la véracité de cette démonstration", a plaisanté Odette Herviaux, sénatrice PS du Morbihan.