Le Sénat va continuer vendredi l'examen du coeur de la réforme des retraites, le report de l'âge légal de départ de 60 à 62 ans, qui devrait être voté avant la nouvelle journée de mobilisation mardi.
Le début de l'examen de ces mesures d'âge (avec aussi le report de 65 à 67 ans l'âge de la retraite sans décote) a en effet été avancé à jeudi, alors qu'il devait avoir lieu plus tard.
"Autant se donner du temps sur les articles les plus importants pour les Français", s'est justifié le ministre du Travail Eric Woerth, sans se prononcer sur le moment du vote.
Une source du groupe PS indiquait que les sénateurs de gauche auraient du mal à retarder le vote jusqu'à mardi, jour de mobilisation contre cette réforme.
Le Sénat doit en effet siéger toute la journée de vendredi, puis dans la nuit de vendredi à samedi, ainsi que lundi.
Jeudi soir, une vingtaine de sénateurs de gauche ont répété tout le mal qu'il pensait du relèvement de l'âge légal de départ à la retraite.
"S'attaquer à l'âge légal de la retraite est une posture idéologique. Votre réforme est injuste et inefficace", a lancé le sénateur Guy Fischer (PCF).
"La mobilisation sera d'autant plus forte si vous nous forcez à voter ces deux articles", a prévenu un autre intervenant.
Se souvenant du vote de la retraite à 60 ans en 1982 à l'Assemblée, Jean-Pierre Sueur (PS) a jugé "humiliant" qu'un salarié doive faire reconnaître son taux d'incapacité par un médecin.
"Nous estimons qu'il y a un certain nombre de métiers qui sont pénibles", a-t-il lancé.
"Il faut vous poser la question de l'espérance de vie", a dit le ministre Eric Woerth, déroulant de nouveau des arguments démographiques ("lorsque l'espérance de vie progresse, l'âge de départ à la retraite doit bouger").
M. Woerth avait annoncé jeudi matin des concessions permettant à certaines mères (nées entre 1951 et 1955) de 3 enfants et à certains parents d'enfants handicapés de bénéficier d'une retraite sans décote maintenue à 65 ans.