Le gouvernement va accentuer les efforts pour pourvoir les métiers en tension, autrement dit connaissant des difficultés de recrutement, et réorienter progressivement sa politique en ce sens, a indiqué jeudi le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez.
Selon lui, malgré la faiblesse du redémarrage de l'activité, l'idée d'"une reprise sans emploi est une vraie fumisterie".
"On a amorti le choc de la crise, fait mieux que les autres pays, mieux que les autres crises et mieux qu'annoncé par les prévisionnistes", "l'objectif d'enclencher la baisse du chômage en 2010 paraît atteignable", "et maintenant, l'objectif est de mettre la reprise au service de l'emploi" a-t-il dit.
"On a commandé une étude au Centre d'analyse stratégique (CAS, ex-Commissariat général au Plan) pour identifier les secteurs et métiers en tension, et on va réorienter progressivement notre politique de l'emploi sur un effort plus particulier sur les métiers en tension, avec une identification des offres, bassin d'emplois par bassin d'emplois", a-t-il dit, lors d'un "point d'étape" à Bercy.
Interrogé sur l'application de la loi sur l'offre raisonnable d'emploi, M. Wauquiez s'est dit "prêt à financer des permis de conduire et des formations longues" pour permettre aux chômeurs de répondre aux offres.
"Mais à l'inverse, je suis intraitable avec des personnes qui ne seraient pas en train de chercher un emploi mais profitant juste au maximum de leur durée d'indemnisation", a-t-il ajouté.
La loi sur l'offre raisonnable d'emploi, présentée par le gouvernement comme un moyen d'empêcher les chômeurs de refuser des offres, impose au demandeur d'emploi de réduire ses prétentions salariales après 3, 6 ou 12 mois de chômage, et d'accepter un emploi de plus en plus éloigné de son domicile.
La personne s'expose à être radiée temporairement de la liste des demandeurs d'emploi, et donc privée d'allocations chômage pendant cette période.
Ce moyen controversé de pousser les chômeurs vers les offres à pourvoir connaît une application en pointillé depuis son entrée en vigueur, en octobre 2008, qui a coïncidé avec le début de la crise.
Le CAS avait déjà produit à Noël 2006, avec le ministère de l'Emploi, un épais rapport prospectif sur "Les métiers en 2015", diagnostiquant des besoins de recrutement mais aussi la nécessité de faire évoluer le mode de recrutement des entreprises.