Le directeur général du Fonds monétaire international (FMI), Dominique Strauss-Kahn, estime que la dette publique fait peser un "risque" sur la croissance mondiale, dans un entretien publié jeudi par le quotidien français Le Monde.
"Contrairement à ce que pensent beaucoup, sa croissance n'est pas due aux plans de soutien à l'économie mis en place pour empêcher l'effondrement de la demande", affirme le patron du FMI.
Le Fonds a calculé que "de 2008 à 2014, la dette publique moyenne rapportée au produit intérieur brut (PIB) passera de 80% à 120% pour les économies avancées".
Or cette augmentation est due "seulement pour un dixième aux plans de relance", indique Dominique Strauss-Kahn. "L'essentiel de la dégradation a été causé par la récession qui a contracté le PIB, par la chute des recettes fiscales et par le coût des restructurations bancaires", ajoute-t-il.
Le FMI préconise "une baisse du déficit d'environ un point de PIB en moyenne à partir de 2011", afin de "retrouver un équilibre de moyen terme". Toutefois, ajoute le directeur général du Fonds, "tous les pays ne se trouvent pas dans la même situation, ils doivent donc mener des politiques différentes".
Deux autres risques ont été identifiés comme pesant sur la croissance mondiale, a souligné M. Strauss-Kahn: celui d'une "croissance sans emploi" et "la croyance de plus en plus évidente de chaque gouvernement qu'il peut se débrouiller seul".