Trois ténors de l'UMP à l'Assemblée, Jean-François Copé, Pierre Méhaignerie et Gilles Carrez, ont temporisé jeudi les ardeurs de 79 de leurs collègues UMP qui veulent voter la double suppression du bouclier fiscal et de l'ISF dès le débat budgétaire cet automne.
Tout en saluant "cette volonté que notre groupe s'implique dans ce débat fiscal souhaité par le président", le patron des députés UMP Jean-François Copé, joint par l'AFP, a ajouté: "personne ne peut penser qu'un sujet comme celui-ci puisse être traité en quelques jours" pendant le débat budgétaire qui va commencer en séance le 18 octobre.
"Il n'y a pas pire que le rafistolage. Je pense que les amendements (au projet de budget 2011) qui viendraient écorner le bouclier ou réformer l'ISF seraient illisibles", avait-il prévenu dès mardi.
De leur côté, le rapporteur UMP de la commission des Finances, Gilles Carrez, et le président UMP de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaignerie, "ont pris acte de la décision du président de la République et du Premier ministre de s'engager sur une réforme de la fiscalité à compter du premier trimestre 2011", écartant implicitement l'amendement de leur 79 collègues qui sera discuté en séance publique dans dix jours.
Pour la réforme fiscale, les deux députés UMP veulent attendre "le rapport sur la convergence fiscale entre l'Allemagne et la France qui doit être remis par le premier Président de la Cour des comptes au premier trimestre 2011".
MM. Carrez et Méhaignerie, respectivement en première ligne sur les débats du budget de l'Etat et de la Sécu chaque automne, proposent une réforme en trois volets: double suppression de l'ISF et du bouclier fiscal, avec en contrepartie "la création d'une tranche supplémentaire d'impôt sur le revenu et la mise en place d'un nouvel impôt sur le patrimoine ou sur les revenus du patrimoine", pour compenser la perte de recette de trois milliards.