La majorité sénatoriale a rejeté mercredi la motion référendaire déposée par la gauche sur le projet de loi de réforme des retraites qui visait à soumettre le texte à référendum.
Ce rejet, sans surprise par 185 voix contre 141, a été l'occasion d'une longue et vive joute au Sénat entre gauche d'une part, majorité et gouvernement d'autre part.
La réforme des retraites "mérite un débat, un vrai débat, un grand débat national au terme duquel les Français doivent pouvoir s'exprimer" a déclaré le patron des sénateurs PS, Jean-Pierre Bel, qui a défendu la motion.
"Le dialogue social n'a pas eu lieu. La réforme a été conçue dans l'opacité des cabinets ministériels et entre conseillers de l'Elysée. Vous avez escamoté le débat parlementaire", a-t-il accusé.
Il a plaidé pour "un projet alternatif" avec la "garantie du niveau de vie des retraités", la mise à contribution des revenus du capital avec notamment "une hausse des prélèvements sociaux sur les bonus et les stock-options et l'application de la CSG sur les revenus du capital".
La présidente du groupe communiste et du parti de gauche (CRC-SPG) Nicole Borvo a exhorté le gouvernement à "entendre le peuple en le consultant".
"Demander à chacun de faire des efforts n'est jamais populaire, cela demande du courage", a répondu le ministre du Travail, Eric Woerth.
"Comme vous n'êtes pas à l'aise sur le fond, comme vous n'avez pas de projet, vous vous interrogez sur la forme", a-t-il lancé.
Il a vivement attaqué la numero 1 du PS, Martine Aubry lui reprochant d'avoir "ponctionné" le Fonds de réserve pour les retraites "pour financer les 35 heures" et d'"appeler à une baisse des retraites".
"Le gouvernement n'est pas dans l'incantation, dans l'idéologie, le gouvernement est dans la responsabilité et la réalité", a-t-il martelé.
Les sénateurs devaient ensuite entamer la discussion du premier article de la réforme des retraites.