Les sénateurs centristes ont exprimé leurs doutes mercredi lors d'une conférence de presse, sur le retour à l'équilibre financier du système de retraites prévu pour 2018 par la réforme du gouvernement, en présentant leurs amendements au texte.
"On nous dit que cette réforme va régler les problèmes jusqu'en 2018, je ne le crois pas" a déclaré "à titre personnel", la présidente de la commission des Affaires sociales Muguette Dini (Union centriste).
Elle a jugé qu'avec "les bases sur lesquelles le gouvernement s'appuie, à savoir les chiffres de chômage très minorés qui ne correspondent pas à la réalité" et "le taux de croissance majoré", "on arrivera certainement pas au compte".
"Il faudra bien trouver des financements par ailleurs", a-t-elle ajouté.
"Cela ne fera pas le compte" car l'équilibre promis est "lié à des prévisions par trop optimistes", a souligné Jean-Marie Vanlerenberghe. Le sénateur du Pas-de-Calais s'est déclaré "pas convaincu par les chiffres du gouvernement", notamment sur l'économie prévue de 7 milliards d'euros en 2023 grâce au recul de l'âge de la retraite sans décote de 65 à 67 ans. Il a d'ailleurs déposé un amendement prévoyant le maintien des 65 ans.
Pour autant les sénateurs centristes ont réaffirmé leur appui à la réforme du gouvernement "courageuse et indispensable", selon le président du groupe Nicolas About. L'UMP n'a pas la majorité absolue au Sénat et a besoin pour cela des voix des centristes.
Ces derniers réclament "des aménagements" qu'ils défendront par le biais d'amendements. Ils demandent notamment le maintien des 65 ans pour les personnes ayant arrêté de travailler au moins trois ans pour élever trois enfants ou pour s'occuper d'un handicapé ainsi que pour les assurés handicapés avec une incapacité d'au moins 10%.
Ils souhaitent également que soit inscrit dans le texte la perspective d'une retraite à points remplaçant le système de trimestres. "C'est l'horizon que nous voulons inscrire pour les retraites", a souligne Jean Arthuis, le président de la Commission des finances du Sénat.
Nicolas About a indiqué que ces propositions étaient "en discussion" avec le gouvernement.