Le rapporteur général du Budget à l'Assemblée, Gilles Carrez (UMP), a écarté toute réforme fiscale --suppression du bouclier fiscal et de l'Impôt sur la fortune (ISF)-- avant 2012, contrairement au Premier ministre, tout en affirmant que "le président hésite".
"On va engager la réflexion sur la réforme du système fiscal à partir du rapport de la Cour des comptes dans le courant de l'année 2011. Cela servira d'élément dans le débat de la campagne présidentielle" en 2012, a déclaré M. Carrez à des journalistes.
François Fillon a affirmé dimanche sur M6 que la suppression du bouclier fiscal et de l'impôt sur la fortune avant l'élection présidentielle de 2012 n'était pas "un sujet tabou", la conditionnant cependant à "une réforme fiscale d'ensemble" qu'il envisage en 2011.
"Le président hésite", a poursuivi M. Carrez, affirmant avoir rencontré le chef de l'Etat pendant une heure il y a quinze jours.
"Politiquement, on tourne toujours autour de la même chose: est-ce que les Français seraient capables de comprendre ce dispositif?", a-t-il ajouté, anticipant des Unes de journaux titrant "ils ont osé supprimé l'ISF".
M. Carrez s'est par ailleurs montré de plus en plus critique sur le bouclier fiscal, "techniquement inapproprié", qui "jette le discrédit sur l'ensemble du système fiscal" et "qui n'a pas vocation à être éternel". "Tant qu'il y aura l'ISF, il y aura le bouclier", a cependant tempéré M. Carrez.
Il a estimé que le jour venu, l'ISF devrait être remplacé par un autre impôt sur le patrimoine, et non un impôt sur le revenu.