Le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) a émis jeudi de "vives protestations" face à la réforme de la médecine du travail introduite par le projet de loi sur les retraites, estimant qu'elle ne garantissait pas l'indépendance des médecins.
Le projet de loi sur les retraites, voté mercredi en première lecture, a introduit, via plusieurs amendements du gouvernement et de l'UMP, une réforme de la médecine du travail, provoquant de vives critiques de l'opposition de gauche et des syndicats.
Dans un communiqué, le Cnom estime que le texte "ne répond pas aux attentes des salariés, qui doivent bénéficier d'une prise en charge globale de leur santé", ni "aux nécessités de l'exercice des médecins du travail dans le respect de leur indépendance technique".
"L'indépendance du médecin du travail doit être préservée dans les actions qu'il estime nécessaire de mener dans les entreprises et auprès des salariés", affirme le Conseil national, qui s'étonne "de l'absence de toute concertation".
Il juge aussi que "l'intervention de médecins non spécialisés en médecine du travail" envisagée par le texte "ne doit pas conduire à une perte de qualité et doit se faire au sein du service de santé au travail, sans être déconnectée de la connaissance du milieu de travail et des postes de travail".
Jeudi, le ministre du Travail Eric Woerth a estimé devant la commission des Affaires sociales du Sénat que la médecine du travail sortait "tout à fait confortée" du texte voté à l'Assemblée.
Le ministre a notamment affirmé que cette médecine était "indépendante par principe" et qu'elle ne deviendrait pas "la voix du Medef", l'organisation patronale, comme le redoute la gauche et des syndicats.