Le syndicat national des professionnels de santé au travail (SNPST) s'est inquiété mercredi de l'indépendance de la médecine du travail, mise à mal selon lui par des amendements présentés par le gouvernement et l'UMP dans le projet de loi sur les retraites adopté mercredi à l'assemblée.
Le syndicat a notamment dénoncé lors d'une conférence de presse à Paris, l'amendement 730 du projet de loi. Il prévoit que les missions des services de santé au travail "sont exercées, sous l'autorité de l'employeur, par les médecins du travail, en lien avec les salariés désignés pour s'occuper des activités de protection et de prévention des risques professionnels ou les intervenants en prévention des risques professionnels (IPRP)".
Pour le docteur Mireille Chevalier, l'amendement "renverse la logique de la loi de 1946" qui avait institué la médecine du travail, qui "donnait une entière dépendance aux médecins du travail dans leurs missions", et "confiait aux employeurs l'organisation et le financement".
Désormais, le gouvernement confie les missions aux employeurs et aux médecins du travail et aux IPRP de mettre en application les décisions", a-t-elle dit.
Si les médecins du travail et les infirmières du travail, auront encore, pour défendre leur indépendance, leur code de déontologie et le conseil de l'ordre, ce n'est pas le cas des autres intervenants, a-t-elle ajouté.
D'autant que la seule évocation de l'indépendance de ces IPRP, qui était contenue dans le code du travail, a été supprimée dans les nouveaux amendements, ajoute-t-elle.
Jean-Louis Zylberberg, autre médecin du travail, a également dénoncé "un retour en arrière historique" concernant la gestion des conseils d'administration des services de santé au travail, qui seront "paritaires, mais avec une voix prépondérante du président, issu des employeurs".
"Le gouvernement nous fait croire qu'à partir du moment où les employeurs sont juridiquement responsables de la santé au travail, il est normal qu'on leur confie la prévention", a-t-il dit.