La mesure gouvernementale en faveur des heures supplémentaires illustrant le slogan "Travailler plus pour gagner plus" a bénéficié davantage au pouvoir d'achat des salariés hommes qu'à celui des salariées femmes, selon des données de l'Insee consultées mercredi.
En 2008, première année pleine pour cette mesure, le salaire mensuel moyen net des hommes occupant un poste à temps complet a progressé plus vite qu'en brut (+0,9% à 2.219 euros nets contre +0,8% à 2.945 euros bruts).
On n'observe pas cet effet pour les femmes (+0,5% à 1.795 euros nets et +0,5% à 2.401 euros bruts).
Cela signifie "un petit bonus d'un dixième de point pour les hommes qui n'est pas destiné à se reproduire, n'y à s'accentuer, a précisé un expert de l'Insee.
Il tient au fait qu'avec la mesure, une heure supplémentaire rapporte davantage (le salarié perçoit le salaire horaire brut) qu'une heure normale (assujettie au paiement des cotisations maladie, vieillesse, etc).
Les syndicats avaient critiqué la mesure en 2007, qualifiée d'injuste, notamment parce que les femmes bénéficient moins d'heures supplémentaires que leurs collègues masculins. Les raisons sont diverses et tiennent aux secteurs d'activité où elles travaillent mais aussi au partage des tâches familiales.
Les heures supplémentaires ouvrent droit depuis le 1er octobre 2007 à des exonérations de cotisations de Sécurité sociale.
Elles ne sont pas non plus imposables sur le revenu, une mesure phare du quinquennat qui génère au total environ 4 milliards d'euros de dépenses pour la collectivité et demeure controversée.
Le gouvernement affirme que c'est un moyen de distribuer du pouvoir d'achat et un élément de flexibilité dans l'organisation du temps de travail.
Les syndicats soulignent que les heures supplémentaires plombent les comptes publics et se font au détriment de l'embauche.