
La chancelière allemande Angela Merkel a plaidé en faveur de sanctions "sévères" à l'avenir contre les pays européens laxistes sur le plan budgétaire, alors que la question, qui sera discutée jeudi lors d'un sommet de l'UE, suscite des divergences entre pays.
"L'Allemagne va soutenir des sanctions sévères" lors de la réunion des chefs d'Etat et de gouvernement des 27 pays de l'UE prévue à Bruxelles, a-t-elle déclaré en marge d'une réunion du Parti populaire européen (droite) près de Bruxelles.
"Je pense qu'il sera important que nous soulignions clairement qu'une telle crise de l'euro ne doit pas se reproduire", a-t-elle ajouté devant les journalistes.
Cette mise en garde survient alors que l'enthousiasme parmi les pays européens pour durcir leur discipline budgétaire commune n'est plus ce qu'il était au printemps dernier, au plus fort de la crise qui avait déstabilisé la Grèce et la zone euro toute entière.
Les capitales, qui planchent depuis plusieurs mois sur le sujet sous la houlette du président de l'UE Herman Van Rompuy, peinent à se mettre d'accord sur de nouvelles sanctions contre les pays qui ne respecteraient pas les règles du jeu.
Berlin veut à la fois des sanctions économiques, comme la privation de subventions européennes telles que les aides aux régions défavorisées, et des sanctions politiques comme la suspension des droits de vote lors des décisions prises par l'UE pour les mauvais élèves.

Et l'Allemagne a publiquement exprimé son iritation cette semaine face à la lenteur des travaux menés par Herman Van Rompuy, qu'elle a qualifiés de "nébuleux".
Paris est beaucoup plus réservé sur les sanctions économiques, jugées non prioritaires, car elles risqueraient à ses yeux d'être discriminatoires à l'égard des pays les plus pauvres de l'Europe, principaux bénéficiaires des subventions, selon des diplomates.
Il y a de la "frustration car ça n'avance pas assez vite" sur les sanctions, reconnaît une source gouvernementale française.
"Evidemment les Etats périphériques (d'Europe de l'Est, ndlr) ne sont pas très contents si on sanctionne sur les fonds structurels (aides aux régions défavorisées) car ils en sont les principaux bénéficiaires", souligne-t-elle.
"Ils nous disent: vous les Etats du coeur de la zone euro, vous vous mettez de facto en dehors. Il faut qu'il y ait des sanctions qui dépassent ce cadre pour que ce soit égalitaire", explique la source.
Jeudi, lors du sommet de Bruxelles, M. Van Rompuy doit faire un point sur l'avancée de ses travaux, avant des propositions concrètes attendues mi-octobre.